Paris, 21 janvier 2008

Les semaines qui viennent de passer ont été lourdes de péripéties bien désagréables. Décidément, la préparation de ce Rallye des Mots aura été laborieuse et pénible, à un point tel qu’il m’arrive parfois d’oublier que dans trois semaines maintenant je serai en Afrique, pour de bon !

Sur le plan matériel et logistique, les difficultés ont été (sont peut-être encore) bien plus grandes que prévu. Larousse qui nous avait promis les retours de librairie de l’ODS4 (j’en attendais donc plusieurs centaines) nous a prévenus quelques jours avant la date butoir de leur envoi que leur structure (« une grosse machine » dixit la responsable) n’est pas parvenue à les intercepter, et qu’ils sont … au pilon ! Comment expliquer une telle mésaventure ? Sans doute, parce que les procédures de retour sont bien établies dans l’entreprise, et qu’il est plus difficile de demander une dérogation que de les laisser se poursuivre. Sans doute, parce que personne ne se rend vraiment compte de la valeur d’un dictionnaire, même périmé, pour des milliers de gens dépourvus d’accès aux livres. Sans doute parce que nous possédons tant et tant que le réflexe poubelle prévaut sur tous les autres. Sans doute aussi, parce qu’il coûte plus cher de « rattraper » ces ODS en cours de route, de les comptabiliser, de les stocker quelque part, etc. que de les détruire. Ceci est choquant, mais au final pas tellement surprenant. Ne jetons-nous pas aussi des tonnes de nourriture, alors que tant de gens crèvent de faim ?

Alors, lorsque nous entendons les sempiternels discours sur le développement durable, sur la nécessité de ne pas gaspiller, ne soyons pas dupes ! Tous ces grands principes ne résistent pas 5 minutes face aux raisonnements économiques à court terme.

Nous nous sommes donc retrouvés, à 48 heures du départ du bateau pour Cotonou, sans autres ODS que ceux collectés auprès des scrabbleurs, soit 80 ODS4 et 150 ODS3 pour 7 pays !
Mobilisation générale pour rattraper l’affaire. La FISF a effectué une donation de 50 ODS5. Larousse également, car « faute de stock », il n’était pas possible d’en avoir davantage. La Fédération Française enfin s’est dépourvue sur ses propres stocks de 50 exemplaires également, dont elle fait don au Rallye des Mots. Merci mille fois à eux !

Sur ce, le transitaire maritime m’informait que tout le matériel ne pouvait être récupéré dans les temps, et qu’il devrait donc partir en deux cargaisons. Alors que tout était bloqué depuis longtemps au niveau des dates. C’est que, lorsqu’on a affaire à un commercial, tout est toujours possible et facile. Mais dès que les dossiers sont passés entre les mains des opérationnels, cela devient autre chose et infiniment plus compliqué. Une fois le devis accepté et la commande passée, débrouille toi ! Les mauvaises nouvelles de ce côté-là ne sont pas pour autant terminées, puisque la veille du départ du premier bateau, j’apprends que ce bateau a subi un contrôle douanier imprévu, et qu’il ne partira que la semaine d’après ! Finalement, le départ n’est prévu de Rouen qu’en une seule cargaison de 8 palettes, et le 25 janvier. Le matériel qui devait être à Cotonou le 5 février, 4 jours avant mon arrivée, ne le sera que le 13, soit 4 jours après.
Mais au point où j’en suis des déconvenues, mon seul espoir est maintenant qu’il parte et surtout… qu’il arrive !

Au crédit des bonnes nouvelles, deux sont à mentionner tout de même.

Le Rallye est bénéficiaire d’une donation de la part d’une société allemande General Computers Logistic System.  Nous obtenons 10 ordinateurs portables neufs de marque Dell et 10 imprimantes laser. Il n’est pas tout à fait certain que ceux-ci puissent rejoindre à temps le navire pour le départ du 25 janvier, mais ce ne serait pas une catastrophe. L’informatique est un besoin énorme pour les clubs de Scrabble africains. Tout là-bas est le plus souvent encore arbitré à la main. Cette donation va beaucoup les aider.

Un scrabbleur suisse, Claude Tharin, va venir me rejoindre en Afrique et probablement m’accompagner durant les trois mois. Claude, joueur de 2ème série, a des compétences en animation de clubs scolaires et en arbitrage. Il va donc bien me compléter, car ces deux domaines ne sont pas mon fort ! Nous nous sommes rencontrés à  Paris pour un premier contact. Le courant a l’air de passer et c’est tant mieux. Cette présence me rassure sur l’efficacité de nos actions sur le terrain et rend notre délégation FISF plus représentative.

Les dernières semaines ont été consacrées à trois tâches importantes :

-    La constitution des dossiers de demandes de visas. Beaucoup de paperasserie. Ce n’est jamais très amusant. Attendre les certificats d’hébergement des uns et des autres…

-    Les rencontres avec les attachés culturels des ambassades africaines à Paris, permettant d’obtenir des introductions auprès des ministres que nous voulons rencontrer sur place. L’accueil a été très positif partout, même si l’on sent bien que les interlocuteurs ne consacreront pas tous autant d’énergie à nous aider. En tous les cas, dans le principe, et à l’exposé du projet, ces attachés culturels se montrent très favorables à notre action, et nous adressent de chaleureuses félicitations !

-    Les relances auprès des 600 journalistes contactés en France pour la médiatisation du Rallye. Claire Vesneyan fait à ce propos un travail remarquable, et m’aide beaucoup. Malheureusement, malgré la qualité du dossier de presse, et un bon nombre de réactions positives, il n’y a eu encore que très peu de contacts avec les journalistes permettant d’assurer des retombées médiatiques. Le groupe Jeune Afrique m’a accordé un rendez-vous et promis un article avant le départ. J’espère bien que les trois dernières semaines vont engendrer de nouveaux rendez-vous.

Par ailleurs, tous les rendez-vous avec les attachés culturels des ambassades de France situées dans les pays africains de la tournée, avec les Alliances Françaises et Centres culturels français sont désormais en bonne voie, grâce au soutien de la Direction du Français du service d’aide au développement du Ministère des Affaires Etrangères. Il reste maintenant à savoir ce que ces autorités, Ministres africains ou Services culturels d’ambassade, vont pouvoir nous apporter. Les Africains ont besoin de tout. De l’argent, des jeux, des locaux, des accès facilités à l’informatique, de la reconnaissance. Ce ne sont pas les sujets de demande qui vont manquer. Bien sûr ces rendez-vous seront conduits avec eux.

A ce propos, bravo aux Béninois qui ont effectué les démarches eux-mêmes à l’aide des lettres type que je leur ai adressées. Ils sont parvenus à fixer les rendez-vous, en particulier avec le correspondant national de l’OIF à Cotonou. Bravo, aux Togolais aussi, qui sont en voie de constitution d’une nouvelle fédération : La Togolaise des Mots, et l’impulsion du Rallye n’est sûrement pas étrangère à ce succès. Bravo, enfin aux Camerounais qui ont l’air d’avoir trouvé un terrain d’entente pour faire en sorte que se constitue une seule fédération camerounaise de Scrabble, interlocutrice unique du Rallye.

Du côté de mes correspondants scrabbleurs africains, qui longtemps se sont fait attendre dans leurs réponses à mes questions, tout va bien également. Dans chacun des pays, je dispose maintenant d’un plan d’action précis, et suis assurée de la qualité de l’accueil. En théorie, je devrais avoir un hébergement partout, et un véhicule pour effectuer toutes les tournées en province qui ont été prévues. Mais sur ce plan, si mésaventure il y a, ce n’est pas bien grave, et fait partie des joies du voyage !

Voilà pour les dernières nouvelles. Mon prochain article précèdera le départ de quelques jours.

Amis scrabbleurs, à très bientôt.

Paris, 11 décembre 2007

Le temps est long, mais le départ approche. J’ai le loisir désormais de contempler mes billets d’avion qui concrétisent un peu le rêve. Départ de Paris Orly le 9 février 2007 à 9 heures par Air Sénégal. Correspondance pour Cotonou à 15 heures. Arrivée en soirée. J’imagine… La chaleur, la rencontre avec mes correspondants, l’enthousiasme du projet qui démarre…

Entre-temps Papa Noël va peut-être m’acheter un sac de voyage tout neuf, car le mien, datant du tour du monde 05-06 est à bout de forces !

Mais en attendant de rêver l’hiver n’en finit pas de traîner, et les tâches sont encore nombreuses.

La communication externe est un travail gigantesque, puisque notre opération est susceptible d’intéresser des médias ou des rubriques d’ordre très divers : culture,  jeunesse, pédagogie, féminin, voyage, jeux et loisirs, etc. Pas facile dans ces conditions de se livrer à un vrai ciblage. Un miraculeux logiciel mis à ma disposition par une amie m’a permis d’effectuer environ 600 envois du dossier de presse par mail. Car aucun budget n’est possible pour les actions de communication sur cette opération, toutes les forces étant concentrées sur le matériel et les déplacements. Claire Vesneyan a la gentillesse de m’aider à effectuer les relances sans lesquelles nous n’avons que très peu d’espoir d’obtenir des retombées. Ne nous faisons pas trop d’illusions tout de même. Le Rallye des Mots à la une du 20 heures, ce n’est pas encore pour demain, à moins que n’arrive une catastrophe dont nos médias sont si friands ! Il vaut peut-être mieux ne pas l’espérer du tout, non ?

J’espère avoir plus de retour de ces envois aux journalistes que je n’en ai obtenu à ce jour de mes demandes de contact avec les Alliances françaises et les correspondants nationaux de l’OIF. Aucun de mes interlocuteurs ne m’a encore fait signe ! Cette attente est désespérante et m’interroge beaucoup : Notre cause serait-elle absolument sans échos ? Notre démarche mal comprise ? Ou bien s’agit-il là de l’inertie habituelle des services de ce type ? Je n’en sais rien, mais m’inquiète de ce silence à maintenant quelques semaines du départ. Aucun de mes rendez-vous avec les officiels que je dois rencontrer en Afrique n’est encore fixé. J’ai l’impression que beaucoup de choses devront s’improviser sur place.

Les devis de fret maritime sont en cours. Un transitaire devrait s’occuper d’aller chercher le matériel sur le lieu de stockage, de régler les questions douanières et d’acheminer le tout par bateau sur Cotonou, où je pourrai le prendre en charge à partir du 10 février. J’imagine volontiers nos containers bleu et rouge sur le pont d’un gros cargo en route vers l’Afrique ! Les caramels qui s’entrechoquent au rythme des vagues, les ODS qui balancent, les chronos qui se mettent en route tout seul ! Je vais m’intéresser de près à la météo marine à partir du 15 janvier !

La correspondance avec les scrabbleurs africains des différents pays où je vais me rendre est très longue. Là encore, mes demandes restent souvent sans réponse pendant des semaines entières, sans même que je sache si mes mails sont parvenus. Il n’est pas facile de communiquer avec mes interlocuteurs, la plupart d’entre eux n’ayant même pas d’ordinateur personnel et devant se rendre dans d’improbables cybercafés pour me lire. Toute cette attente est assez épuisante, et souvent démoralisante je dois dire… Vivement que j’ai enfin tout le monde en face de moi !

Bon, alors cessons de nous plaindre ! Il y a aussi de bonnes nouvelles. La quantité de matériel collectée est honorable. Les ODS 4 de Larousse vont nous parvenir avant la fin de l’année. Une fédération togolaise de Scrabble est en voie de création. Ceci est encourageant. Hannah Maniquant va me former à l’arbitrage. Les plans d’action des différents pays me parviennent au fur et à mesure. L’OIF n’a toujours pas dit « non » à notre demande de subventions. Pas « non », ce n’est pas encore « oui », mais l’espoir demeure. Alors, ma vieille, de quoi te plains-tu ?

En fait, tout irait bien si je n’avais la très mauvaise éducation que m’a donnée l’entreprise où j’ai travaillé trop longtemps : action-réaction, caractère impératif des délais, gestion de la rentabilité, obligation de réussite, etc… Autant de valeurs dont je dois je me séparer si je veux maintenant travailler avec des services publics d’une part, des associations animées par des bénévoles d’autre part, et des africains qui ont leur propre rythme enfin ! Pour les uns comme pour les autres, les modes de fonctionnement échappent à toutes ces contraintes. Je suis en train de comprendre tout ça par l’expérience. C’est d’une révolution culturelle dont j’ai besoin si je ne veux pas trop souffrir ! Mes interlocuteurs ne changeront pas. A moi de m’adapter… Je vais m’y atteler. Mais je le sais, ce genre d’adaptation m’est personnellement plus difficile que celles qu’exige la survie dans la jungle ou les pistes cabossées pendant 8 heures d’affilée ! A chacun son truc…

Encore un article de blog sans doute un peu désenchanté en janvier, puis sur le terrain dès février, je promets des articles bihebdomadaires pleins d’enthousiasme et d’émotions.

Paris, 15 septembre 2007

RALLYE DES MOTS : ETAT DES LIEUX AU 15.09.07

Simultanés :

A cette date, nous n’avons pas encore le résultat de la participation aux simultanés, qui doivent permettre de reverser au bénéfice du Rallye des mots de quoi compléter notre budget. Dès le numéro de novembre, nous pourrons faire un premier bilan. Mais d’ores et déjà je tiens, au nom de toute l’équipe du Rallye des mots à remercier chaleureusement ceux d’entre vous qui y ont participé. Sachez que votre participation sera utilisée entièrement à une bonne cause : celle du développement du Scrabble en Afrique francophone, à travers l’achat très concret du matériel de jeu qui manque cruellement là-bas.

Collecte :

Notre caverne d’Ali Baba, la cave du 50 rue Raynouard, se remplit chaque jour davantage ! Quand on trie tout cela (avec Pierre Calendini, à 4 pattes dans la cave, le seul jour de l’été où il a fait beau !), c’est dans un véritable musée du Scrabble que l’on se retrouve ! Mais l’annonce de cette collecte n’ayant pas pu s’effectuer avant le tournoi de Vichy, nous n’en sommes qu’au début. Nombreux sont ceux qui comptent encore apporter leur écot. Le combat continue donc !

A fin août, après les festivals d’été dont beaucoup d’entre vous ont profité pour nous faire parvenir du matériel (merci aux directeurs de ces festivals pour leur participation active), nous avons procédé à un premier inventaire. Cet inventaire montre que les ODS (de toute année d’ailleurs, mais ce n’est pas un problème !) ne manqueront pas. Ni toute la littérature que nous pouvons produire : Marabout, Abrégés, 500 Trucs, 7+1, 2à 6, etc. C’est fou ! En revanche, du point de vue des jeux, nous sommes encore très loin du compte, puisque nous n’avons recueilli que 8 jeux grand format et 28 jeux de voyage, pour un besoin d’environ 60 jeux par pays (donc au total pour 11 pays 660  en théorie !),  si nous voulons tenir notre objectif de création de clubs scolaires en particulier.

Pays africains :

La Guinée et la Côte d’Ivoire qui n’avaient pas été incluses dans le Rallye des mots à cause des difficultés à se rendre dans ces pays dans la période actuelle, se sont manifestées, et des représentants sont prêts à me rencontrer sur le terrain dans un pays voisin, probablement le Burkina Faso. Ils demandent à être aidés pour qu’on indemnise leur voyage. J’espère que nous le pourrons.

Tous les pays concernés par le Rallye ont reçu un questionnaire approfondi permettant de comprendre leur problématique spécifique, leur histoire, leur situation, leurs ambitions et leurs besoins. Une base de données indispensable pour préparer sérieusement la tournée dans chaque pays, et le plan d’action spécifique à mettre en œuvre localement.

Les pays les plus motivés à répondre au questionnaire sont curieusement ceux qui étaient prévus en fin de tournée, à savoir le Cameroun, le Bénin, le Togo, et le Burkina. Là-dessous, se trouve le travail de Thierry Maere, un scrabbleur d’origine belge qui vit au Bénin, et qui œuvre très activement pour la promotion de notre jeu dans sa région. Une association burkinabé de scrabble devrait donc être créée. De nouvelles équipes associatives sont en train de se mettre en place au Cameroun et au Togo, et l’impulsion du Rallye des mots les aide beaucoup dans leur volonté de reconstruire des fédérations désormais devenues fantomatiques.

Que dire en revanche de toute l’Afrique sub-saharienne (quel drôle de hasard que cette cohérence géographique!), à savoir la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad, qui n’ont toujours pas répondu à notre questionnaire, alors qu’ils manifestaient à l’annonce du Rallye leur enthousiasme à participer ? La question reste encore sans réponse pour moi…Il est vrai que le temps africain n’est pas le même que le notre ! Mais tout de même ! Ce qui est en revanche certain, c’est que sans l’expression d’une motivation véritable de la part des pays africains eux-mêmes, il n’est pas question pour moi de me rendre à leur rencontre, au risque de ne trouver sur place rien ni personne qui attende le Rallye, aucune action déjà préparée.

Donc, raisonnablement, nous nous centrons aujourd’hui sur les pays et les interlocuteurs qui ont manifesté à ce jour, déjà tardif pour un départ prévu début novembre, le plus de motivation, et qui sont les plus prêts à nous recevoir. Les autres suivront probablement plus tard !

Les soutiens institutionnels

Tous les espoirs sont désormais permis côté OIF, mais attention, car il y a 30 ans que nous essayons d’établir en vain un partenariat avec cette organisation ! Le Rallye des mots, en tant qu’opération purement internationale, aura eu le mérite d’éveiller son attention, et la création d’un dossier de demande de subventions dans le cadre du budget 2008, pour l’ensemble des activités de la FISF (Championnats du monde, Rallye des mots, édition de l’ODS) est en cours. Antonin Michel en est chargé, et personne ne peut donc plus douter que cela nous amène droit vers le succès ! Nous croisons les doigts !

La DGCID, Direction générale internationale de la coopération et du développement, au sein du Ministère français des Affaires Etrangères, n’a pas pu répondre à notre demande de financement, mais nous ouvre toutes grandes les portes de son réseau dans les pays d’Afrique francophone. Je vais pouvoir rencontrer les conseillers culturels d’ambassade de France, désormais nommés COCCA, les Alliances françaises et leurs homologues, les Instituts et Centres culturels français de chaque pays. Ces institutions sont fortement demandeuses d’actions concrètes sur le terrain permettant de développer l’apprentissage de la langue française ainsi que son rayonnement. Avec chacune d’elle, je nourris l’espoir de mettre en place un plan d’action, en direction des écoles et universités d’une part, mais du grand public également. Grâce à leur concours, il sera par ailleurs plus facile de rencontrer les interlocuteurs officiels de chacun des pays, à savoir, les Ministres africains de l’Education Nationale, de la Culture et de la Jeunesse et des Sports. Et puis peut-être aussi leurs homologues suisses, belges et canadiens.

Les championnats du monde du Québec ont démontré à l’évidence combien, quand une équipe de scrabbleurs africains est soutenue par les autorités, quand elle bénéficie des moyens matériels de développer pleinement ses talents, elle obtient des résultats spectaculaires, puisque le Sénégal, seul pays qui soit dans ce cas favorable, a obtenu le titre de Champion du Monde, dans 3 épreuves sur 4 : les paires, le blitz et le classique ! Il ne leur reste plus aux sénégalais qu’à se mettre au duplicate, discipline peu pratiquée en Afrique francophone et que le Rallye des Mots devrait aider à promouvoir partout. Car, nous le savons, qui aime le scrabble classique tombera un jour « addict » du duplicate !

Sponsoring de Truckstore

Et pouf patatras ! Notre présumé sponsor, Truckstore, filiale de commercialisation des véhicules d’occasion du groupe DaimlerChrysler, nous a laissé tomber ! Un vrai coup dur, tout le monde sans doute, alors que nous comptions sur son soutien depuis le début de l’année 2007, et ceci le 7 septembre, c'est-à-dire à 8 semaines environ du départ !

Que s’est-il passé ?  C’est l’histoire du directeur marketing d’un grand groupe industriel, qui raisonne en termes d’opération de communication institutionnelle pour l’ensemble de son groupe, et qui se retrouve en face des commerciaux concernés par le projet, les responsables de succursales de camions d’occasion. Ces derniers n’ont pas le même raisonnement et ne comprennent pas ce qu’ils auraient à gagner à mettre un camion à notre disposition. Le scrabble, quèsaco ? L’Afrique,  quelles potentialités de marché ? Un camion ? Pourquoi le donner alors que nous pouvons le vendre ! Notre interlocuteur, sans doute à trop haut niveau, n’a pas su ou pu les convaincre.

Sentant venir le vent de très loin, car les mois passaient sans réponse ferme de la part de Truckstore, et surtout sans les clefs du camion promis, nous avions élaboré des plans de secours. Le dernier en date, dit plan D, devrait permettre de scinder la tournée en plusieurs étapes, en consacrant notre énergie en priorité aux pays les plus enthousiastes, à savoir : Cameroun, Bénin, Togo, Burkina et peut-être Niger, avec des rencontres également de représentants guinéens et ivoiriens.

Le nouveau budget est ainsi diminué de moitié, puisque nous économisons les frais de route du camion, avec ce que cela supposait de présence permanente d’un garde du corps, de temps passé sur la route et de kilomètres à parcourir. Mais comment me direz-vous ? Le plus possible en utilisant les véhicules des scrabbleurs sur place, qui seront bien sûr indemnisés, et qui participeront ainsi très activement à toutes les actions conduites dans leur pays. Et puis, rien n’empêchera parfois ni les taxis brousse, ni les voitures de location, ni les bus, ni la rando pédestre aidée d’une mule !

Le matériel doit alors être acheminé par fret aérien, ce qui représente une dépense considérable, mais moindre que celle que représentait le camion.

Il est probable en revanche, que compte tenue de cette nouvelle stratégie, nous soyons contraints de reculer un peu la date du départ. A Aix les Bains, contrairement à ce qui avait été annoncé, le Rallye ne prendra pas la route sous le feu des médias ! Il faudra attendre encore quelques semaines pour que tout soit prêt, et que l’on donne à l’opération le maximum de chances de succès. Evidemment cela donne moins de visibilité au projet, mais l’essentiel n’est-il pas qu’il ait lieu ?

Je n’en dirais aujourd’hui pas davantage sur ce plan D, dont on attend la validation par le Bureau Directeur de la FISF, mais en rassurant mes lecteurs tout de même : le Rallye des mots n’a pas déclaré forfait, et s’il fallait partir à pied, il aurait sans doute lieu quand même !

Car, j’y crois, nous y croyons, comme une formidable opportunité de promouvoir le Scrabble sur notre planète ! Nous le voulons. Cela se fera donc !

Paris, 23 septembre 2007

Qu’est ce que les choses ont avancé depuis trois semaines !

Le feu vert du Rallye des mots nous est désormais donné !

Le 7 septembre, à la date prévue, notre interlocuteur de Truckstore n’avait toujours pas avancé sur la mise à disposition de notre camion. Il rentrait tout juste de vacances et il fallait encore attendre, attendre, qu’un improbable concessionnaire comprenne quelles étaient les volontés du groupe Daimler Chrysler auquel il appartient d’effectuer cette opération de communication avec nous, en quoi il pouvait avoir un intérêt à se départir d’un camion plutôt que de le vendre, en quoi le Scrabble pouvait-il être une cause intéressante, en quoi l’Afrique pouvait-elle représenter soudain une cible de communication pour le groupe qui n’y a pas d’intérêts commerciaux exceptionnels, etc. etc.

Nous avions heureusement passé l’été à élaborer des plans de secours, et avons réussi à éviter l’horrible sentiment de l’ « adieu veau, vache, cochon » ! Car il est vrai que nous vivons depuis maintenant presque un an sur l’idée que nous l’aurons ce camion ! Et « j’me voyais déjà ! », à la tête d’un semi-remorque marqué FISF, filmé devant le Casino d’Aix les Bains par les TV nationales, prendre la route de Dakar à travers le Sahara Occidental, dans la poussière infernale des pistes minées de chaque côté, au son de ma musique préférée à tue-tête ! Allez, nous cessons de rêver et devons nous réjouir d’avoir su contourner la difficulté de la déception ou de la crédulité.

Le Rallye prend donc le départ, non pas le 5 novembre comme prévu, mais le 4 décembre, pour nous donner un peu de temps de rattraper le retard engendré par tant d’attente infructueuse. Un nouvel itinéraire, le plan E, a été bâti pour éviter d’avoir à envoyer le matériel en fret aérien n’importe où, au risque qu’il soit reçu par n’importe qui sur place. Ce nouvel itinéraire permet de rencontrer 10 pays en deux tournées distinctes, l’une de deux mois, l’autre de trois. Malheureusement, le Tchad trop excentré n’en fait plus partie dans l’immédiat. La Guinée et la Côte d’Ivoire se sont rajoutées, et viendront à la rencontre du Rallye au Burkina Faso.

Bien sûr ce plan rend le projet moins visible du point de vue de la communication externe. Mais notre objectif de structuration et d’aide au Scrabble africain n’est en rien bradé. Au contraire, car les scrabbleurs africains seront encore davantage sollicités pour participer au Rallye, à travers la mise à disposition sur place d’accompagnateurs locaux et de véhicules dont les déplacements seront indemnisés. Il ne s’agira plus de suivre le camion, mais d’organiser l’ensemble des tournées à l’intérieur de leur pays et dans les pays avoisinants.

Deux bases de départ ont été établies pour chaque tournée. Dakar au Sénégal pour la première, et Cotonou au Bénin pour la seconde. Dans chacune de ces deux villes où je me rendrai en avion avec le matériel, nous pouvons compter sur la qualité de l’accueil et de l’implication de nos amis scrabbleurs africains.

Voici le plan E, qui sera cette fois ci le dernier pour la saison 2007-2008, les lettres chères étant réservées aux années à venir !

TOURNEE PLAN E 

PREMIERE PARTIE : SENEGAL-MAURITANIE-MALI

 

 

DATES

VILLE

TRANSPORT

PAYS

ACTIVITE

4 déc

Dakar

Avion de Paris avec matériel

Sénégal

Accueil fédé sénégalaise

5-12 déc

Dakar

 

 

Travail avec sénégalais 8j.

13 déc

St- Louis

Voyage avec matériel en voiture

 

Voyage avec les sénégalais

14-15déc

 

 

 

Travail à Saint Louis

 

 

 

 

 

16 déc

Nouakchott

Voyage avec matériel en voiture

Mauritanie

Voyage avec sénégalais ou mauritaniens à définir. Accueil fédé Mauritanie

17-24déc

 

 

 

Travail avec mauritaniens 8j.

25-8 jan

 

 

 

Tourisme Mauritanie 15j. vers le Mali (Route de l’Espoir)

 

 

 

 

 

9 jan

Bamako

 

Mali

Accueil fédé Mali et récupération du matériel envoyé par le Sénégal.

10-17 jan

 

 

 

Travail avec les maliens 8j.

18-25 jan

 

 

 

Tourisme Mali 8 j.

26 janv

Paris

Avion de Bamako

 

Fin de la première partie

 

DEUXIEME PARTIE : BENIN-TOGO-CAMEROUN-BURKINA-(NIGER) 

 

DATES

VILLE

TRANSPORT

PAYS

ACTIVITE

10 fév

Cotonou

Avion avec matériel

Bénin

Accueil fédération béninoise

11-18fév

 

 

 

Travail avec béninois 8 jours

19-26fév

 

 

 

Tourisme au Bénin 8j.

 

 

 

 

 

27 fév

Lomé

Voiture avec matériel

Togo

Voyage avec les béninois

28-6mars

 

 

 

Travail avec togolais 8 j.

6 mars

 

 

 

Retour béninois Cotonou

7-11 mar

 

 

 

Tourisme Togo 5j.

 

 

 

 

 

12 mars

Cotonou

bus

Bénin

Voyage indépendant NBM

13 mars

Yaoundé

Avion avec matériel

Cameroun

Accueil fédé camerounaise

14-21ma

 

 

 

Travail avec camerounais 8 j.

22-29ma

 

 

 

Tourisme Cameroun 8j.

 

 

 

 

 

30 mar

Cotonou

avion

Bénin

Préparation tournée en voiture

31-1 avr

Ouaga

Voiture avec matériel

Burkina

Voyage avec béninois

2-9 avril

 

 

 

Travail avec les burkinabés 8j et rencontre avec les guinéens et les ivoiriens.

10-14avr

 

 

 

Tourisme Burkina 5j.

 

 

 

 

 

15 avr

Niamey

Voiture avec matériel

Niger

Voyage avec béninois et Accueil fédé nigérienne

16-22 av

 

 

 

Travail avec les nigériens 8j.

23 avr

 

 

 

Retour véhicule sur Cotonou

23-29 av

 

 

 

Tourisme Niger 7j.

30 avr

Cotonou

bus

Bénin

Retour indépendant NBM

1er mai

Paris

avion

 

 

 

Ce plan E représente donc 66 jours de travail avec les scrabbleurs africains, et 56 jours de tourisme. Les temps de déplacement sur les routes africaines, qui étaient très longs dans l’hypothèse du camion, sont maintenant gagnés, ainsi que le budget afférent en carburant et dédommagements des frais de vie. Le gros poste budgétaire devient maintenant le coût du fret aérien. Franck s’est chargé d’évaluer approximativement la cargaison en poids. Mais au final, nous restons bien dans le cadre de ce qui était initialement prévu.

L’itinéraire assorti des dates précises a maintenant été communiqué à tous les interlocuteurs concernés par la préparation concrète du Rallye :

Le Ministère français des Affaires étrangères  (Direction Générale Internationale de la Coopération et du Développement, sous direction du français), qui doit le transmettre aux ambassades de France, Alliances françaises et Centres ou Instituts culturels français pour organiser des rencontres sur place,

L’OIF, pour obtenir une introduction auprès des correspondants nationaux de l’organisation dans chaque pays,

Et bien sûr les correspondants des 10 pays africains concernés, qui en sont à élaborer un plan d’action précis pour ma venue.

Pendant ce temps, nous attendons les résultats des simultanés pour comptabiliser la participation et la contribution financière qu’ils ont représentés sur tous les pays où ils ont été organisés début septembre. Merci à tous ceux qui ont participé à cette opération dont nous rendrons compte prochainement des résultats. Sachez que votre participation sera entièrement utilisée à une bonne cause : celle de l’achat crucial du matériel.

Nous continuons de faire progresser la collecte de matériel, grâce au concours de Lionel Cléron qui se charge du regroupement dans les tournois et du transport sur Paris.

Larousse a confirmé qu’ils mettaient à notre disposition les retours de librairie de l’ODS 4, soit entre 500 et 1000 exemplaires. Un bénévole Claire xxxxx s’est chargée de l’édition des additifs à la fédé française. La FISF met également à notre disposition un stock important de Mes Mots en Poche, de Franck Maniquant que je remercie au passage ici de sa collaboration efficace et sympathique.  Du côté littérature nous aurons donc sans difficulté le matériel dont nous avons besoin.

La question des jeux est plus problématique. Les différents pays, conséquents du point de vue du nombre de joueurs, s’attendent à recevoir environ une centaine de jeux pour couvrir leurs propres besoins et celui des clubs scolaires qu’ils veulent créer. Malgré l’achat de 200 jeux par la FISF, le don de Mattel France que nous espérons généreux et qui n’est pas encore bien précisé, et la collecte, nous serons probablement loin du compte. S’il en est encore temps tous à vos placards pour renforcer notre contingent de jeux, sous toutes leurs formes, y compris des grilles isolées et des pions sans grille !

Quant aux tableaux, la FISF a passé commande de 200 tableaux adhésifs et effaçables, avec les feutres nécessaires, mais cela ne permettra pas de combler l’attente de grands tableaux permettant d’organiser des compétitions. Ces derniers sont chers à l’achat et il ne paraît pas dans l’immédiat possible que nous en acquérions. A moins d’un papa Noël de dernière minute ? Sait-on jamais ! Tout vieux tableau, même en mauvais état, qui dort dans vos clubs, est bienvenu. Vous pouvez l’apporter à Aix les Bains.

Le matériel informatique est une attente importante de la part des africains qui n’ont pas les moyens de s’entraîner sur Vocabble ou Duplitop, d’arbitrer autrement qu’à la main comme on le faisait il y a dix ans, et encore moins de jouer sur Internet. Je lance donc un appel à tous : Apportez à Aix-les-Bains tout ordinateur portable que vous n’utilisez pas, même s’il exige quelques réparations. (Ne pas oublier les chargeurs). Les CD de Duplitop sont également bienvenus. Une nouvelle version va sortir ou est déjà sortie, accordée à l’ODS 5. Donc tous les anciens peuvent être récupérés pour l’Afrique.

Du côté de mes correspondants africains il y a deux temps deux mesures ! La région du golfe de Guinée, qui correspond à la deuxième tournée est hyper motivée et presque prête. Elle organise sous l’impulsion du précieux Thierry Maere,  mon accueil, mes déplacements accompagnés sur place, y compris au Burkina au Togo et au Niger, un plan d’action très précis élaboré par une commission spécialement dédiée au Rallye des mots, et un grand tournoi international fin avril à Cotonou pour boucler la tournée et se préparer aux championnats du monde de Dakar, qui auront lieu quelques mois plus tard. En revanche, pour la première tournée, si le Mali a remarquablement répondu par un plan d’action précis qu’il ne reste plus qu’à planifier dans le détail, je n’ai toujours pas de réponse du Sénégal, ni surtout de la Mauritanie avec laquelle je n’ai plus aucun contact depuis plusieurs mois. Dans le même ordre d’idées je rappelle que le Niger ne s’est jamais manifesté depuis le début du projet du Rallye. Alors là, mystère ! Aucun des contacts que j’ai sur place ne répond. A quoi ça sert que Ducros il se décarcasse ? Vais-je devoir me rendre dans ces pays à la recherche de mes interlocuteurs ? Ces 3 points me soucient beaucoup. Il faut maintenant qu’ils se règlent vite car nous sommes à 10 semaines du départ.

La communication externe sur le Rallye des mots sera prise en charge par Olivia Royneau à qui j’ai transmis tous les éléments, et dont nous attendons maintenant le projet de dossier de presse. Allez patience ! On va bientôt entendre parler du Rallye des mots dans la presse occidentale ! Croisons les doigts ! Quant à la presse africaine, elle parait plus facile à mobiliser, et les différents pays affirment avoir avec elle de nombreux contacts.

Mais j’ai gardé la meilleure nouvelle pour la fin ! La FISF a à nouveau rencontré l’OIF, et a déposé un dossier très conséquent sur l’ensemble de ses activités (Championnats du monde, scolaire, Rallye et ODS) demandant à l’organisation de la parrainer, et de lui octroyer des subventions dans le cadre de son budget 2008. Et bien figurez-vous que malgré 30 ans d’efforts infructueux, cette fois ci nous y croyons ! Car, par le Rallye des mots, la FISF fait la preuve tangible de son envergure internationale et de sa volonté d’intervenir concrètement  dans des pays où l’OIF souhaite faire rayonner la langue française. Avoir le soutien de cette organisation prestigieuse serait une grande victoire pour tout le monde du Scrabble !

Enfin, pour ma part, je suis en plein cartons de déménagement ! Fatigant ! Dans 10 semaines, je fais mon sac de voyage ! Dans quelques jours, j’achète les billets d’avion et effectue la demande de visas. Le bonheur quoi !

Paris, 1er juillet 2007

Un mois déjà ! Le temps ne cesse de filer et je n’ai pas encore l’impression que les choses sont vraiment en place. Tout s’ébauche, et rien n’est achevé. Tout est encore en projet, et rien n’est concrètement réalisé. Mais, je le sais, je suis ainsi, très impatiente, et si tournée vers le résultat que je ne serai sereine que lorsque tout sera achevé, prête à flipper pour un nouveau projet !

Alors, il est temps de faire un point objectif de l’avancement du projet, pour informer mes lecteurs d’une part, et me rassurer moi-même d’autre part !

Le camion Truckstore que nous attendons n’est toujours pas désigné. Le responsable marketing du groupe DaimlerChrysler nous a demandé d’attendre le début juillet pour le relancer, de façon à ce qu’il demande à ses concessionnaires de définir le véhicule précis qui nous sera attribué. Le camion, c’est bien sûr le plus gros poste budgétaire du projet. Sans véhicule mis à notre disposition, il aurait été impossible de bâtir quoique ce soit. J’attends ce camion comme le Messie, depuis plusieurs mois déjà, car il est la clef de tout. Mais je le sais, les échéances qui sont les nôtres ne sont pas celles d’un grand groupe automobile comme Daimler Chrysler pour lequel le Rallye des mots ne doit représenter qu’une toute petite opération de communication.

Cette opération de communication, il va d’ailleurs falloir la bâtir, elle aussi. Sans espérer partir d’Aix les Bains sous le feu des médias, il faut néanmoins se fixer l’objectif de faire parler du projet le plus possible. DaimlerChrysler y a son intérêt et nous, scrabbleurs, le nôtre. Nous devrions pouvoir profiter de l’évènement pour faire mieux connaître notre activité, pour construire une notoriété à notre Fédération Internationale, pour donner du scrabble une image sympathique et un peu plus dynamique que celle qui existe dans les têtes du grand public : un jeu du troisième âge, plan-plan, que l’on aime bien mais dont on se moque volontiers. Il va nous falloir communiquer sur les mémés peut-être, mais pas n’importe lesquelles ! Les mémés qui baroudent en l’occurrence !

Sur le plan interne, c'est-à-dire, au sein des fédérations de Scrabble occidentales participantes au projet, deux actions majeures étaient à mettre en place : l’organisation de la collecte d’une part et des simultanés de septembre au profit du projet d’autre part. Là encore, que les choses sont difficiles et laborieuses !

La collecte a démarré à Vichy
, mais le plus souvent c’est là que les scrabbleurs ont en entendu parler pour la première fois. Il faut donc attendre que le message passe et que les choses s’organisent. Les responsables des divers festivals d’été se sont impliqués pour que leurs tournois soient des lieux de rassemblement du matériel. Normalement, en comptant sur la bonne volonté de scrabbleurs d’Ile de France motorisés participant à ces festivals, le matériel devrait revenir vers la rue Raynouard pour y être centralisé dans la cave, qui devient progressivement une véritable caverne d’Ali Baba ! Croisons les doigts ! Car je crains qu’Aix les Bains ne soit le lieu où l’essentiel du matériel arrive, et je me vois mal partir avec un camion rempli de sacs en plastique contenant des objets divers et variés, que je devrais trier et ranger sur le bord de la route !

L’organisation des simultanés est pour sa part une question épineuse qui a fait l’objet de débats entre les différents pays. Le problème du calendrier, déjà surchargé des diverses fédérations se pose. Mais il faut je crois, savoir à quoi l’on accorde la priorité. Nous avons proposé 4 dates différentes pour éviter cet écueil du mieux possible. La définition du qui décide quoi est elle aussi posée. Les décisions prises par la commission du projet Rallye des mots, à laquelle ne participent pas les diverses fédérations, sont- elles valides et doivent-elles être entérinées ? A quelle motivation faut-il faire appel pour que les scrabbleurs participent activement aux épreuves ? A l’altruisme ? A la rémunération par des PP ? Des PP entiers ou des demis PP ou des quarts de PP ? A ce jour, je ne sais pas encore comment les choses ont été vraiment tranchées par les responsables et je me rends compte des difficultés énormes qui président à une action internationale ! Là encore, je croise les doigts pour que ces questions soient tranchées dans le bon sens : celui qui permettra aux scrabbleurs de participer aux épreuves en grand nombre, celui qui nous aidera le plus au plan budgétaire pour que le projet se déroule dans des conditions convenables, celui qui fera appel à la seule motivation qui existe à mes yeux : la solidarité, non pas avec ces « pauvres scrabbleurs africains », mais  avec les projets de développement d’une association à laquelle on participe. Une sorte de simple civisme, qui me paraît aller de soi, mais qui pourtant ne paraît pas évident pour tous.

Enfin, et c’est là très important, la communication avec les Africains a été mise en place. Tous les pays, à l’exception du Niger dont les correspondants sont introuvables, ont répondu et désigné des correspondants pour le Rallye des mots. Ils ont reçu un questionnaire très détaillé qui va permettre de comprendre la situation spécifique à chacun et de bâtir un plan d’action pour les jours où le Rallye des mots sera sur leur territoire. Car là encore, j’ai des craintes… Celle d’arriver sur place sans que rien ne soit défini, en me retrouvant limitée à une simple distributrice de matériel ! Si mon rôle se restreignait  à cela, il serait plus économique et raisonnable de se contenter d’adresser le matériel par fret ! Allez patience donc ! Les Africains vont répondre au questionnaire… Si j’en crois l’enthousiasme que le projet suscite chez eux, je devrais avoir bientôt des réponses.

Du côté des soutiens officiels nous avons raté la période de décisions des budgets 07/08 de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), de sorte que rien n’est envisageable avec eux pour cette année. Espérons encore pour les années suivantes que cette organisation dont la vocation est de défendre la langue française dans le monde, s’implique dans nos projets, nous soutienne symboliquement et/ou financièrement. Il est bien difficile en effet de comprendre que le Scrabble, avec ses 250 000 licenciés dans le monde, ne soit pas reconnu comme une activité faisant partie du champ de la francophonie ! Le Rallye des mots, par son caractère international, va peut-être à terme intéresser l’OIF et permettre de pallier cette carence.

Le Ministère français des Affaires Etrangères, par l’intermédiaire de son service d’aide au développement culturel, nous a fixé un rendez-vous fin août pour définir comment nous allons pouvoir travailler avec les différentes Alliances françaises de chaque pays concerné par la tournée. Ces Alliances fédèrent des professeurs de français dans les écoles françaises et africaines, et vont nous être d’une aide précieuse, je l’espère, dans les contacts avec eux. Elles peuvent aussi sans doute nous aider à faire connaître nos activités dans les pays où elles sont implantées, et nous apporter peut-être un soutien en termes de moyens, de locaux par exemple. Suite des infos sur ce point en septembre donc.

Quant à ma propre organisation, celle que nécessite un départ pour 6 mois, elle n’a pas encore été mon souci. Mais la liste des tâches à entreprendre dés le mois d’août est longue, je le sais : visas, vaccins, contacts avec la banque, délégations des problèmes administratifs, procurations, achat du matériel, assurances, et j’en passe !

Ah oui ! Je passe sur le fait que fin septembre je déménage ! Dans mon nouveau logement mes affaires vont probablement attendre dans des cartons que je revienne six mois plus tard ! Je n’aurai pas le temps de les organiser et encore moins de m’occuper de la déco ! On ne peut pas tout faire !

Pas de vraies vacances donc cette année, si ce ne sont quelques petites escapades de courte durée chez des amis. La grande escapade, la vraie, c’est pour bientôt !
Allez ! Encore une fois, PATIENCE !