Journée de farniente total au cours de laquelle je ne quitte pas Coco Beach. Longs moments dans la mer tiède, sans même faire l’effort de nager tant elle est salée et porteuse. Déjeuner de poisson grillé. Tri des photos. Sieste profonde. Je vais merveilleusement bien, et ce séjour ici m’aura totalement requinquée.
Dans la soirée toute la petite bande nous rejoint : Nathalie et sa jolie sœur Sylvie, psychologue, toujours toutes deux joliment apprêtés dans des tenues différentes chaque jour, Anastasia la maman, discrète et douce, Kekeli, William le formateur scolaire, chaleureux et très vivant, et nos indissociables Modeste et Prince, qui ne se quittent pas d’une semelle !
Claude s’apprête au départ. Toute la bande l’accompagnera à l’aéroport. Moi je ne quitte pas Coco Beach. Claude aura fait une expérience de retour en Afrique, 40 ans après y avoir vécu avec son épouse qui vient de disparaître. Il aura retrouvé plein de souvenirs, et estime que rien n’a vraiment changé. Je ne suis pas sûre qu’il ait vraiment raison, mais sans doute ce sentiment lui fait-il plaisir !
Dans la soirée toute la petite bande nous rejoint : Nathalie et sa jolie sœur Sylvie, psychologue, toujours toutes deux joliment apprêtés dans des tenues différentes chaque jour, Anastasia la maman, discrète et douce, Kekeli, William le formateur scolaire, chaleureux et très vivant, et nos indissociables Modeste et Prince, qui ne se quittent pas d’une semelle !
Claude s’apprête au départ. Toute la bande l’accompagnera à l’aéroport. Moi je ne quitte pas Coco Beach. Claude aura fait une expérience de retour en Afrique, 40 ans après y avoir vécu avec son épouse qui vient de disparaître. Il aura retrouvé plein de souvenirs, et estime que rien n’a vraiment changé. Je ne suis pas sûre qu’il ait vraiment raison, mais sans doute ce sentiment lui fait-il plaisir !
Son apport en formation aura été très intéressant, et j’espère être capable à mon tour de m’en inspirer pour les autres pays, car les scrabbleurs ne sont pas toujours pédagogues. Ainsi, au Bénin, avons-nous vu un animateur faire avec de jeunes lycéens des exercices de tirage extrêmement compliqués, qui ne peuvent donner aux jeunes que l’envie de fuir le Scrabble ! Les exercices de Claude permettent une approche progressive et ludique de tout ce que l’on peut faire avec des lettres, seule manière de donner aux enfants le goût du jeu.
Ce soir, première soirée télé de mon séjour ici. Au programme un film intéressant sur l’apartheid en Afrique du Sud. Ce film me remémore mon long voyage en Afrique australe, il y a maintenant presque trois ans, et me permet de comparer l’ambiance d’ici à celle de là-bas. L’Afrique francophone paraît plus riche que celle des 9 pays que j’ai traversés, mais moins gaie, moins festive. L’influence de la colonisation française peut-être ? Nous aurions alors eu la capacité de transmettre à ces peuples notre propre morosité ! Quelle horreur !
Ce qui me frappe surtout dans les rapports humains ici, au Bénin comme au Togo, c’est l’importance des rapports hiérarchisés, comme nous les connaissions avant la révolution sociologique de mai 68. L’élève vénère son prof, l’enfant est sage devant les adultes assis dans son coin sans prendre la parole, le vouvoiement est de rigueur dès qu’il existe une différence d’âge ou de condition sociale, etc. Autant de pratiques que j’ai connues dans mon enfance et qui, aujourd’hui, se sont terriblement assouplies, pour ne pas dire qu’elles ont disparu.
Avons-nous transmis l’idéologie de la soumission qui prévalait dans les modes relationnels du colonialisme, ou ce mode relationnel est-il hérité des traditions africaines ? On peut déplorer par exemple dans les écoles que le châtiment corporel sévisse toujours. On peut observer sur la plage un simple gardien ordonner à un gamin tout nu de ramasser les branches mortes pour nettoyer. Le patron de cet hôtel quand il est mécontent contre un de ses employé le traite « d’imbécile », « d’incapable ». Cela ne semble choquer personne.
Sous cette apparente soumission et sous le climat de calme actuel qui règne dans le pays, on m’assure que le cœur du peuple togolais gronde toujours. La démocratie n’est encore qu’apparente et bien fragile, même si elle a progressé depuis l’arrivée au pouvoir du fils de l’ancien président. Il n’existe ni scolarité ni médecine gratuite. La pauvreté et les injustices sont criantes et s’exprimeront un jour sous forme de révolte m’assure t-on. Il se peut que j’aie pu effectuer ce voyage dans un petit créneau de calme qui ne se reproduira plus dans les prochaines années.
Ce soir, première soirée télé de mon séjour ici. Au programme un film intéressant sur l’apartheid en Afrique du Sud. Ce film me remémore mon long voyage en Afrique australe, il y a maintenant presque trois ans, et me permet de comparer l’ambiance d’ici à celle de là-bas. L’Afrique francophone paraît plus riche que celle des 9 pays que j’ai traversés, mais moins gaie, moins festive. L’influence de la colonisation française peut-être ? Nous aurions alors eu la capacité de transmettre à ces peuples notre propre morosité ! Quelle horreur !
Ce qui me frappe surtout dans les rapports humains ici, au Bénin comme au Togo, c’est l’importance des rapports hiérarchisés, comme nous les connaissions avant la révolution sociologique de mai 68. L’élève vénère son prof, l’enfant est sage devant les adultes assis dans son coin sans prendre la parole, le vouvoiement est de rigueur dès qu’il existe une différence d’âge ou de condition sociale, etc. Autant de pratiques que j’ai connues dans mon enfance et qui, aujourd’hui, se sont terriblement assouplies, pour ne pas dire qu’elles ont disparu.
Avons-nous transmis l’idéologie de la soumission qui prévalait dans les modes relationnels du colonialisme, ou ce mode relationnel est-il hérité des traditions africaines ? On peut déplorer par exemple dans les écoles que le châtiment corporel sévisse toujours. On peut observer sur la plage un simple gardien ordonner à un gamin tout nu de ramasser les branches mortes pour nettoyer. Le patron de cet hôtel quand il est mécontent contre un de ses employé le traite « d’imbécile », « d’incapable ». Cela ne semble choquer personne.
Sous cette apparente soumission et sous le climat de calme actuel qui règne dans le pays, on m’assure que le cœur du peuple togolais gronde toujours. La démocratie n’est encore qu’apparente et bien fragile, même si elle a progressé depuis l’arrivée au pouvoir du fils de l’ancien président. Il n’existe ni scolarité ni médecine gratuite. La pauvreté et les injustices sont criantes et s’exprimeront un jour sous forme de révolte m’assure t-on. Il se peut que j’aie pu effectuer ce voyage dans un petit créneau de calme qui ne se reproduira plus dans les prochaines années.