Nous voilà donc revenus dans cette maison, un peu comme à la case départ. Depuis maintenant 10 jours que je suis arrivée, les choses n’ont pas beaucoup évolué. Nous n’avons toujours pas résolu les problèmes logistiques majeurs : sortie des marchandises du port, véhicule permettant de les transporter même sur le territoire béninois. Ne croyant plus trop aux promesses des Béninois dans ce domaine, je dois maintenant m’organiser toute seule et prendre des décisions.
Je paierai ce qu’il faut en taxes et autres frais. Claude et moi décidons de garder Prince et son véhicule pour tout notre séjour au Bénin, et les deux week-ends au Togo. Nous avons un accord verbal sur le partage des frais avec la fédération béninoise à raison d’un tiers du montant. Mais cette solution ne résout que nos propres déplacements et pas le transport du matériel. La fédération béninoise dit qu’elle règlera le problème. Oui … Rester là à attendre la réalisation de la promesse ?
Tout ce qui est prévu dans le planning préparé par la fédération béninoise m’inquiète dorénavant. Ce week-end, une formation de formateurs doit réunir à Porto Novo 70 personnes. Je ne parviens pas à être rassurée sur son organisation. Les rendez-vous officiels envisagés prochainement ne me paraissent pas mieux calés que ceux de la semaine dernière. J’ai des doutes sur le fait qu’ils soient suffisamment suivis dans le temps pour en espérer un résultat positif. Les accompagnateurs béninois dans chacune des régions, et plus encore dans les autres pays, ne sont toujours pas désignés. Les médias béninois qui devaient être si intéressés par notre Rallye ne se sont pas manifestés. Beaucoup de flou dans tout cela … Et pendant ce temps, le temps passe…
Il est vrai que je ne suis pas très patiente, mais là, je suis mise à grande épreuve. Tant d’énergie pour quel résultat ? Je n’en sais encore rien.
Sur le plan personnel, mon intoxication alimentaire se confirme car, après des troubles intestinaux, me voilà maintenant couverte de boutons ! Rien de bien grave, mais sous la chaleur les démangeaisons sont particulièrement désagréables.
Cette journée du 19 devait être consacrée au tri et au reconditionnement de la cargaison. Bien entendu, cela ne se fera pas. Nous aurions pu rester au paradis de Grand Popo un jour de plus. Quel dommage ! Nous passons donc une grande partie du temps dans la maison à jouer au Scrabble, en attendant l’ouverture de la Maison de la Francophonie pour aller sur Internet. Je ne suis tout de même pas venue jusqu’en Afrique pour rester enfermée des jours entiers à jouer au Scrabble ?
L’heure du déjeuner est largement dépassée et tout le monde a faim mais personne ne bouge. Et faut-il que je prenne en charge aussi le repas du déjeuner pour 6 personnes ? Non, sûrement pas. J’ai déjà rempli le réfrigérateur hier, et accepte que chacun aille se servir quelque chose, mais indique clairement que je ne suis pas là pour materner qui que ce soit. Car je sens bien, sans que personne ne le dise, que l’on attend plus ou moins que je donne le départ du déjeuner. La mauvaise humeur me gagne peu à peu. J’avale debout comme chacun un bout de pain et de charcuterie.
Il n’y a plus d’eau dans la maison depuis hier soir. La journée à 30° humides est particulièrement pénible à supporter ! Les coupures sont incessantes ici. Coupure d’eau mais aussi d’électricité. Il faut prévoir des torches et des réserves d’eau.
Notre « gardien » Roméo, n’a pas pris cette précaution. Ce soi-disant gardien ne garde pas grand-chose, car toute la journée il est à l’extérieur, occupé à je ne sais quoi, ou dans sa chambre et il dort. Mais je ne cherche pas à comprendre. Il paraît qu’ici quand on loue une maison on loue un gardien avec … Il n’a rien à faire d’autre pour nous de la journée que de faire réchauffer l’eau du Nescafé pour le matin ! Mon expérience culinaire n’est pas très grande, mais ça je sais faire ! OK, je ne dis rien pour ne pas lui faire perdre son travail. Mais lorsque ce soir, et pour la deuxième fois, il n’est pas là quand nous allons nous coucher et qu’il nous réveille au milieu de la nuit pour qu’on lui ouvre la porte, alors là je me fâche tout rouge ! Roméo se croit à l’hôtel !
L’après-midi est plus féconde. Sur ma boite de réception, j’apprends avec grande joie que notre demande de soutien et de parrainage à l’OIF a été acceptée ! Même si la subvention accordée aux activités de la FISF est modeste, c’est un premier pas considérable car, en 30 ans de Scrabble, cet organisme n’avait encore jamais participé financièrement. Ce devrait être quelque chose de renouvelable chaque année, et en termes d’image il est très important que nous puissions nous placer sous l’égide de l’OIF. Cela va sûrement nous ouvrir des portes et faciliter notre introduction auprès des officiels dont nous cherchons le soutien.
Je me résous à régler par virement bancaire le montant des frais de sortie du port, 2500 €, malgré la certitude des béninois qu’ils peuvent obtenir une exonération totale des frais de douane. S’ils y parviennent, le montant ainsi réglé sera déduit du montant que nous aurons à payer pour la deuxième cargaison. Mieux vaut tenir que courir. Nous aurons donc la marchandise jeudi matin à la première heure. Il va falloir trier les trois tonnes de cartons, probablement sous le soleil, dans la cour étroite de la Maison de la Francophonie, pour répartir le contenu en fonction des 7 pays.
Cette répartition n’est pas sans problèmes. Les Béninois s’attendent à être favorisés compte tenu de leur participation au démarrage du Rallye et aux ennuis qui vont avec. Ils le sont effectivement dans ce que j’ai prévu, mais seulement dans la limite d’une quantité honorable de matériel pour les autres pays. J’espère qu’il n’y aura pas de contestation sur ce point.
Je mesure mieux maintenant sur le terrain l’ampleur de l’aventure dans laquelle nous nous sommes engagés ! Comment allons nous transporter tout cela jusqu’au Mali, par le Burkina ? Claude me paraît encore plus inquiet que moi. Faut-il résoudre le problème par nous-mêmes ou compter sur les Béninois ?

Tout ce qui est prévu dans le planning préparé par la fédération béninoise m’inquiète dorénavant. Ce week-end, une formation de formateurs doit réunir à Porto Novo 70 personnes. Je ne parviens pas à être rassurée sur son organisation. Les rendez-vous officiels envisagés prochainement ne me paraissent pas mieux calés que ceux de la semaine dernière. J’ai des doutes sur le fait qu’ils soient suffisamment suivis dans le temps pour en espérer un résultat positif. Les accompagnateurs béninois dans chacune des régions, et plus encore dans les autres pays, ne sont toujours pas désignés. Les médias béninois qui devaient être si intéressés par notre Rallye ne se sont pas manifestés. Beaucoup de flou dans tout cela … Et pendant ce temps, le temps passe…
Il est vrai que je ne suis pas très patiente, mais là, je suis mise à grande épreuve. Tant d’énergie pour quel résultat ? Je n’en sais encore rien.
Sur le plan personnel, mon intoxication alimentaire se confirme car, après des troubles intestinaux, me voilà maintenant couverte de boutons ! Rien de bien grave, mais sous la chaleur les démangeaisons sont particulièrement désagréables.

L’heure du déjeuner est largement dépassée et tout le monde a faim mais personne ne bouge. Et faut-il que je prenne en charge aussi le repas du déjeuner pour 6 personnes ? Non, sûrement pas. J’ai déjà rempli le réfrigérateur hier, et accepte que chacun aille se servir quelque chose, mais indique clairement que je ne suis pas là pour materner qui que ce soit. Car je sens bien, sans que personne ne le dise, que l’on attend plus ou moins que je donne le départ du déjeuner. La mauvaise humeur me gagne peu à peu. J’avale debout comme chacun un bout de pain et de charcuterie.
Il n’y a plus d’eau dans la maison depuis hier soir. La journée à 30° humides est particulièrement pénible à supporter ! Les coupures sont incessantes ici. Coupure d’eau mais aussi d’électricité. Il faut prévoir des torches et des réserves d’eau.
Notre « gardien » Roméo, n’a pas pris cette précaution. Ce soi-disant gardien ne garde pas grand-chose, car toute la journée il est à l’extérieur, occupé à je ne sais quoi, ou dans sa chambre et il dort. Mais je ne cherche pas à comprendre. Il paraît qu’ici quand on loue une maison on loue un gardien avec … Il n’a rien à faire d’autre pour nous de la journée que de faire réchauffer l’eau du Nescafé pour le matin ! Mon expérience culinaire n’est pas très grande, mais ça je sais faire ! OK, je ne dis rien pour ne pas lui faire perdre son travail. Mais lorsque ce soir, et pour la deuxième fois, il n’est pas là quand nous allons nous coucher et qu’il nous réveille au milieu de la nuit pour qu’on lui ouvre la porte, alors là je me fâche tout rouge ! Roméo se croit à l’hôtel !

Je me résous à régler par virement bancaire le montant des frais de sortie du port, 2500 €, malgré la certitude des béninois qu’ils peuvent obtenir une exonération totale des frais de douane. S’ils y parviennent, le montant ainsi réglé sera déduit du montant que nous aurons à payer pour la deuxième cargaison. Mieux vaut tenir que courir. Nous aurons donc la marchandise jeudi matin à la première heure. Il va falloir trier les trois tonnes de cartons, probablement sous le soleil, dans la cour étroite de la Maison de la Francophonie, pour répartir le contenu en fonction des 7 pays.
Cette répartition n’est pas sans problèmes. Les Béninois s’attendent à être favorisés compte tenu de leur participation au démarrage du Rallye et aux ennuis qui vont avec. Ils le sont effectivement dans ce que j’ai prévu, mais seulement dans la limite d’une quantité honorable de matériel pour les autres pays. J’espère qu’il n’y aura pas de contestation sur ce point.
Je mesure mieux maintenant sur le terrain l’ampleur de l’aventure dans laquelle nous nous sommes engagés ! Comment allons nous transporter tout cela jusqu’au Mali, par le Burkina ? Claude me paraît encore plus inquiet que moi. Faut-il résoudre le problème par nous-mêmes ou compter sur les Béninois ?