Me voilà Béninoise ! En tous les cas un peu plus adaptée …
Rencontre hier avec le Directeur départemental du Ministère de la jeunesse et des sports. J’explique notre action. Pas grand-chose ne nous est proposé en retour, si ce n’est une démultiplication possible, grâce à son intermédiaire, d’une action dans les diverses régions du Bénin. Un journaliste me pose quelques questions. Je reste sur ma faim, bien incapable de dire ce que ce type de visite peut apporter à notre cause.
Le reste de la journée est consacré à circuler dans Cotonou. Nous nous rendons au marché, mais mon accompagnateur n’est pas rassuré pour ma sécurité et je ne verrai pas grand-chose. Il me faudra y retourner encadrée de deux balèzes.
La première visite au cybercafé n’est guère concluante. Je retrouve sur ma boite mail les dossiers que j’avais laissés à Paris et que ma fille m’a adressés, mais impossible de les télécharger sur ma clef. La connexion est effroyablement lente. Ce type de difficulté technique est monnaie fréquente en Afrique, où tout existe bel et bien, mais où rien ne fonctionne parfaitement. Il en va de même dans les maisons avec l’eau et l’électricité, avec les téléphones portables qui ne captent pas les réseaux… Il faut de la patience et de la philosophie, et c’est déjà une première leçon, nous qui sommes tellement habitués aux prouesses techniques que nous ne les voyons même plus.
Pressentant l’arrivée de trois mois de féculents et de bière, qui ne sauraient être acceptables compte tenu de ma ligne, nous nous mettons à la recherche de légumes et d’ingrédients pour faire des salades. L’occasion de se rendre dans les supermarchés… Il n’existe qu’une seule grande surface, mais elle est plus ou moins fermée. Les boutiques n’ont pas toujours ce que l’on recherche, même des produits élémentaires comme du sel. De nombreux marchands ambulants vendent dans les rues des petites quantités d’oignons ou de tomates, ou de choses improbables. Ici n’existe pas la grande distribution apparemment comme j’ai pu la voir dans les grandes villes d’Afrique Australe.
Cette recherche est l’occasion de s’imprégner de cette ville. Cotonou grouille sous une chaleur humide. Ses maisons en béton basses ne sont souvent pas terminées, laissant sans doute ainsi la possibilité de les rehausser au gré de l’agrandissement de la famille. Elles ne sont la plupart du temps pas peintes. Parfois une d’entre elles surprend, avec sa peinture pimpante et son style un peu pompeux. Sans doute quelqu’un de riche.
Ça et là quelques palmiers, bananiers ou flamboyants émaillent les rues. Mais ce ne sont jamais de grands espaces verts. La nature africaine exubérante et prodigue est proche, mais ne parvient pas à trouver sa place dans la ville. Les artères principales sont très larges et goudronnées, et les rues qui y débouchent sont en terre. Ces boulevards se croisent de façon systématique avec de grands ronds-points, dont le principal est la place circulaire de l’Etoile Rouge, vestige de la période communiste. Un air de pays socialiste règne effectivement sur le style architectural de la ville, en particulier dans le quartier des Ministères. C’est un mélange de simplicité et de grandiose, de moderne et de vieux, de propre par endroits et de décharges ailleurs.
La circulation est certainement ce qui est le plus frappant à Cotonou. Les transports en commun semblent fort peu nombreux et l’essentiel des habitants se déplacent à moto. Des hordes de motos sont en attente aux feux rouges, et le soir à la sortie du travail elles s’enchevêtrent en un indescriptible fouillis. Les gens y circulent souvent à deux, voire trois, sans casque. Les machines dégagent une pollution considérable et le ciel de la ville est comme en permanence voilé. Les zemidjan, motos-taxis, sont en nombre incalculable et facilement reconnaissables à leurs t-shirts jaune vif. Zémidjan veut dire « emmène-moi vite » en fon, langue que parle la majorité des habitants de Cotonou.
La mer est là, à quelques kilomètres, avec son Atlantique fougueux, mais il n’est pas évident d’en sentir l’influence. L’influence de la lagune qui coupe la ville en deux est plus nette : moiteur et lourdeur de l’atmosphère. Il ne doit pas être facile de vivre tous les jours à Cotonou, d’y travailler, d’y habiter.
Le soir me permet une balade au marché artisanal, toujours accompagnée de mes nombreux gardes du corps qui ne me quittent pas d’une semelle ! Je ne résiste pas à la tentation d’un boubou béninois bleu qui ravit mes amis scrabbleurs ! Ces amis, amis d’amis, et représentants de la fédération béninoise, se retrouvent à la maison pour une réunion et une partie de Scrabble. Je fais à la va-vite une salade de tomates avec le peu que j’ai et que nous grignoterons comme nous le pouvons, sans assiettes pour tous, sans couverts non plus. Il est plus de minuit quand nous nous séparons.
Rencontre hier avec le Directeur départemental du Ministère de la jeunesse et des sports. J’explique notre action. Pas grand-chose ne nous est proposé en retour, si ce n’est une démultiplication possible, grâce à son intermédiaire, d’une action dans les diverses régions du Bénin. Un journaliste me pose quelques questions. Je reste sur ma faim, bien incapable de dire ce que ce type de visite peut apporter à notre cause.

La première visite au cybercafé n’est guère concluante. Je retrouve sur ma boite mail les dossiers que j’avais laissés à Paris et que ma fille m’a adressés, mais impossible de les télécharger sur ma clef. La connexion est effroyablement lente. Ce type de difficulté technique est monnaie fréquente en Afrique, où tout existe bel et bien, mais où rien ne fonctionne parfaitement. Il en va de même dans les maisons avec l’eau et l’électricité, avec les téléphones portables qui ne captent pas les réseaux… Il faut de la patience et de la philosophie, et c’est déjà une première leçon, nous qui sommes tellement habitués aux prouesses techniques que nous ne les voyons même plus.
Pressentant l’arrivée de trois mois de féculents et de bière, qui ne sauraient être acceptables compte tenu de ma ligne, nous nous mettons à la recherche de légumes et d’ingrédients pour faire des salades. L’occasion de se rendre dans les supermarchés… Il n’existe qu’une seule grande surface, mais elle est plus ou moins fermée. Les boutiques n’ont pas toujours ce que l’on recherche, même des produits élémentaires comme du sel. De nombreux marchands ambulants vendent dans les rues des petites quantités d’oignons ou de tomates, ou de choses improbables. Ici n’existe pas la grande distribution apparemment comme j’ai pu la voir dans les grandes villes d’Afrique Australe.
Cette recherche est l’occasion de s’imprégner de cette ville. Cotonou grouille sous une chaleur humide. Ses maisons en béton basses ne sont souvent pas terminées, laissant sans doute ainsi la possibilité de les rehausser au gré de l’agrandissement de la famille. Elles ne sont la plupart du temps pas peintes. Parfois une d’entre elles surprend, avec sa peinture pimpante et son style un peu pompeux. Sans doute quelqu’un de riche.


La mer est là, à quelques kilomètres, avec son Atlantique fougueux, mais il n’est pas évident d’en sentir l’influence. L’influence de la lagune qui coupe la ville en deux est plus nette : moiteur et lourdeur de l’atmosphère. Il ne doit pas être facile de vivre tous les jours à Cotonou, d’y travailler, d’y habiter.
Le soir me permet une balade au marché artisanal, toujours accompagnée de mes nombreux gardes du corps qui ne me quittent pas d’une semelle ! Je ne résiste pas à la tentation d’un boubou béninois bleu qui ravit mes amis scrabbleurs ! Ces amis, amis d’amis, et représentants de la fédération béninoise, se retrouvent à la maison pour une réunion et une partie de Scrabble. Je fais à la va-vite une salade de tomates avec le peu que j’ai et que nous grignoterons comme nous le pouvons, sans assiettes pour tous, sans couverts non plus. Il est plus de minuit quand nous nous séparons.