Après une balade au marché de Fada, une autre journée de route, semblable à la précédente. Nous arrivons à Ouaga à 16 heures, et retrouvons Olivier, Frédéric mon correspondant Rallye des Mots, et deux autres burkinabés qui ont préparé notre arrivée.


Olivier, Modeste et Prince, ainsi que les quatre ivoiriens qui arriveront demain matin, logeront à la Cité Universitaire. Pour ma part, je suis dans un bel hôtel de la ville dont les amis burkinabés ont négocié les prix. Ma chambre ressemble à celle d’un Novotel des années 60 et dispose de la clim. Ouf ! Sauvée !

Ce soir réunion de préparation de la semaine que je dois passer ici. Les premières informations que j’ai ne m’étonnent pas beaucoup : aucun rendez-vous officiel n’est calé ! Cela paraît décidemment  impossible en Afrique ! L’objectif essentiel ici est de créer une fédération burkinabé (il est aberrant que ce mot ne prenne pas le féminin !) de Scrabble. Les joueurs de Ouaga sont une douzaine qui pratiquent le Scrabble classique et ont la volonté de créer autour d’eux une activité structurée. Il va falloir les y aider. Devant être au Mali la semaine prochaine, je n’aurai pas le temps de faire du tourisme ici, d’autant moins que mes hôtes s’attendaient, je ne sais pas pourquoi, à ce que je reste à Ouaga plus d’une semaine. On ne va pas me refaire le coup du Bénin, non ? De toute façon, maintenant que je suis aguerrie, je ne me laisserai plus prendre en otage !

A chaque nouveau pays, de nouvelles rencontres, de nouveaux visages, de nouveaux noms à retenir. Ici c’est Frédéric, Ousséni et AbdoulaÏ. Une nouvelle étape aussi de la création d’une fédération de Scrabble. Au Burkina, on en est aux balbutiements. Il faut tout mettre en place : des statuts, un bureau, etc.

La nouveauté n’enlève pourtant rien à la familiarité que nous ressentons entre nous. Il y a longtemps déjà que je corresponds avec Frédéric, et même si son physique m’était inconnu, j’ai l’impression que nous sommes copains depuis belle lurette et nous nous embrassons chaleureusement dès mon arrivée ! Je m’émerveille de cette chaîne de solidarité et d’amitié que crée cette opération, entre les peuples si différents que nous sommes, et que seule la langue française et l’amour d’un jeu réunissent. Vive le Scrabble comme ciment entre les peuples ! Beaucoup se moqueront de la formule, mais moi, l’amitié entre les peuples, j’y tiens, et si la pratique d’un jeu va dans ce sens, pourquoi pas ? Il y a tant et tant de choses dans notre monde qui vont dans le sens inverse !