Le lever est horrible. J’ai mal dormi. Les cafards sont toujours là et je ne peux absolument pas m’approcher de la salle de bains. L’hôtel ne propose pas de petit déjeuner et, dans la double conjonction de ne pouvoir avoir ni café ni douche, je suis comateuse et énervée.
Sylvain me dégotte une espèce de boulangerie dans laquelle je peux tout de même déjeuner, alors que sous mes yeux, un poliomyélitique marche dans la rue à quatre pattes, comme un animal ! J’ai si faim que le café parvient à passer, mais au fond de moi j’ai mal au cœur de tant de misère.
Une fois achetée une nouvelle roue d’occasion, nous quittons Nkongsamba pour Dschang située à 1400 mètres d’altitude. En prévision du « froid », Sylvain a déjà revêtu un sweatshirt bien épais ! Il appréhende de se rendre dans ces contrées de montagne en bon Douala qu’il est ! En dessous de 30° les africains souffrent ! Comment font-ils pour parvenir à vivre chez nous ?
Nous avons acheté un CD de musique africaine, aussitôt gravé de façon piratée par le commerçant à qui nous expliquons ce que nous voulons. Ismaël Lo fait merveille à bord de la Toyota dans le paysage de montagnes dont nous approchons. La route serpente à travers la végétation au fur et à mesure que se dévoilent les panoramas grandioses de la plaine en contrebas.
Les amis camerounais m’ont appelée. Il faut qu’ils payent des frais de transit pour sortir la marchandise de l’aéroport. Ils aimeraient bien que la FISF les prenne en charge, mais j’explique que nous avons payé si cher le fret aérien, le transport maritime et les frais de sortie du port de Cotonou, que nous ne pouvons plus engager de dépenses dans ce domaine, et qu’ils vont devoir se cotiser et se débrouiller. Il y a tout de même parmi les scrabbleurs une bonne quantité de gens qui travaillent et doivent gagner correctement leur vie. Il faut bien aussi à un certain moment donner un peu du sien.
Je dois avouer que, même si je comprends que mes moyens n’aient rien à voir avec les leurs, je suis un peu agacée maintenant, au bout de deux mois, de toujours être sollicitée ici et ailleurs, et de devoir presque m’excuser et me justifier de ne pas payer. C’est un peu comme si l’argent ne nous était pas compté à nous, européens.
Arrivés à Dschang, je me rends dans un superbe complexe hôtelier, appelé Centre Climatique. C’est un endroit étonnant qui a été construit par les allemands et qui, en 1942, servait de centre de repos pour les français ne pouvant rentrer chez eux. Décidément ces pauvres camerounais ont subi toutes les formes de colonisation, française, allemande et anglaise ! Dans un jardin parfaitement entretenu, aux pelouses bien tondues, aux arbres bien taillés, des petits pavillons circulaires de style colonial et romantique sont parsemés. Chacun d’eux est entouré d’un péristyle de colonnes et devancé par une véranda et un petit perron. On se croirait chez Sissi ! A cette altitude on trouve de grands conifères étonnants, des pins mais aussi des sapins qui ressemblent à des tamaris géants. Le restaurant est tout en bois, du sol au plafond, les tables parfaitement dressées alors que le centre est absolument vide. Les meubles sont étonnants, du style lourd et tarabiscoté des années 30 germaniques, et surtout tellement inhabituel en continent africain ! Ma chambre est monacale, mais d’une propreté impeccable. Je vais pouvoir me laver et dormir.
En effet, pour la première fois depuis que je suis au Cameroun, je suis fatiguée. J’ai toujours plus ou moins des problèmes intestinaux. Mes jambes sont dévorées par des piqûres de moustique qui démangent sans arrêt. Je n’ai envie de rien d’autre que de me coucher en plein après-midi. Jusqu’à demain. Sans doute le contrecoup de la journée d’hier.
Sylvain me dégotte une espèce de boulangerie dans laquelle je peux tout de même déjeuner, alors que sous mes yeux, un poliomyélitique marche dans la rue à quatre pattes, comme un animal ! J’ai si faim que le café parvient à passer, mais au fond de moi j’ai mal au cœur de tant de misère.
Une fois achetée une nouvelle roue d’occasion, nous quittons Nkongsamba pour Dschang située à 1400 mètres d’altitude. En prévision du « froid », Sylvain a déjà revêtu un sweatshirt bien épais ! Il appréhende de se rendre dans ces contrées de montagne en bon Douala qu’il est ! En dessous de 30° les africains souffrent ! Comment font-ils pour parvenir à vivre chez nous ?
Nous avons acheté un CD de musique africaine, aussitôt gravé de façon piratée par le commerçant à qui nous expliquons ce que nous voulons. Ismaël Lo fait merveille à bord de la Toyota dans le paysage de montagnes dont nous approchons. La route serpente à travers la végétation au fur et à mesure que se dévoilent les panoramas grandioses de la plaine en contrebas.
Les amis camerounais m’ont appelée. Il faut qu’ils payent des frais de transit pour sortir la marchandise de l’aéroport. Ils aimeraient bien que la FISF les prenne en charge, mais j’explique que nous avons payé si cher le fret aérien, le transport maritime et les frais de sortie du port de Cotonou, que nous ne pouvons plus engager de dépenses dans ce domaine, et qu’ils vont devoir se cotiser et se débrouiller. Il y a tout de même parmi les scrabbleurs une bonne quantité de gens qui travaillent et doivent gagner correctement leur vie. Il faut bien aussi à un certain moment donner un peu du sien.
Je dois avouer que, même si je comprends que mes moyens n’aient rien à voir avec les leurs, je suis un peu agacée maintenant, au bout de deux mois, de toujours être sollicitée ici et ailleurs, et de devoir presque m’excuser et me justifier de ne pas payer. C’est un peu comme si l’argent ne nous était pas compté à nous, européens.
Arrivés à Dschang, je me rends dans un superbe complexe hôtelier, appelé Centre Climatique. C’est un endroit étonnant qui a été construit par les allemands et qui, en 1942, servait de centre de repos pour les français ne pouvant rentrer chez eux. Décidément ces pauvres camerounais ont subi toutes les formes de colonisation, française, allemande et anglaise ! Dans un jardin parfaitement entretenu, aux pelouses bien tondues, aux arbres bien taillés, des petits pavillons circulaires de style colonial et romantique sont parsemés. Chacun d’eux est entouré d’un péristyle de colonnes et devancé par une véranda et un petit perron. On se croirait chez Sissi ! A cette altitude on trouve de grands conifères étonnants, des pins mais aussi des sapins qui ressemblent à des tamaris géants. Le restaurant est tout en bois, du sol au plafond, les tables parfaitement dressées alors que le centre est absolument vide. Les meubles sont étonnants, du style lourd et tarabiscoté des années 30 germaniques, et surtout tellement inhabituel en continent africain ! Ma chambre est monacale, mais d’une propreté impeccable. Je vais pouvoir me laver et dormir.
En effet, pour la première fois depuis que je suis au Cameroun, je suis fatiguée. J’ai toujours plus ou moins des problèmes intestinaux. Mes jambes sont dévorées par des piqûres de moustique qui démangent sans arrêt. Je n’ai envie de rien d’autre que de me coucher en plein après-midi. Jusqu’à demain. Sans doute le contrecoup de la journée d’hier.