Ce matin il pleut à grande eau ! Mmm, c’est bon l’eau, dans tant de poussière et de chaleur brûlante ! Elle s’écrase à grands fracas sur les toits de tôle. C’est un vrai bonheur ! Pourtant, contre toute attente, elle ne rafraîchira pas l’atmosphère horriblement lourde de cette journée. Ce qui me fait plaisir, c’est que les Africains semblent souffrir autant que moi. Tout est donc normal.
Aujourd’hui, un tournoi est organisé en partie libre qui va me donner une idée de ce type de manifestation si prisée ici. Je ne jouerai pas, devant continuer l’animation du groupe restreint commencée hier. Le but est de parvenir ce soir à la proposition d’un bureau et à un appel à candidatures.
Depuis deux jours, je suis coupée de tout. Pas encore de téléphone. Pas eu le temps d’aller voir mes mails. J’espère pouvoir prendre aujourd’hui un peu de temps pour moi. En fait je suis dépendante des autres, qui me véhiculent dans la ville. Il est vrai que cela est extrêmement confortable : ne pas avoir à chercher ni un distributeur ni un cyber, ne pas avoir à marcher sous la chaleur, etc. Mais j’éprouve aussi le sentiment un peu frustrant de ne pas avoir le loisir de me confronter réellement à la ville, et de ne pas pouvoir consacrer du temps à mes besoins personnels : traîner, faire des courses, visiter Douala, etc.
La maison où je suis hébergée est tout à fait moderne et confortable, arrangée avec soin, décorée de très nombreuses fleurs artificielles. Le problème, car en Afrique il y a toujours un problème, c’est que les travaux sur la route alentour ont coupé toutes les canalisations d’eau, et que les habitants doivent se débrouiller, pour un temps tout à fait indéterminé, avec de l’eau puisée assez loin et récupérée dans des seaux. Là aussi, ils subissent. Inimaginable chez nous que l’on impose cela aux habitants d’une commune, surtout sans leur signifier combien de temps cela va durer. Car cela peut durer plusieurs mois. Les gens seraient carrément évacués !
Il y a chez ces africains une capacité à endurer qui est remarquable, et qui devrait nous apprendre beaucoup à nous occidentaux, toujours plaintifs, revendicatifs, insatisfaits de nos conditions de vie si extraordinaires quand on les compare aux conditions d’ici. Il devrait être obligatoire pour la jeunesse d’effectuer un séjour en Afrique, d’avoir à se débrouiller avec un seau d’eau pendant quelques temps ! Le service militaire, je n’aime pas beaucoup, mais la rééducation sociologique, oui, j’y crois. Mao Tse Dong s’y est essayé, en envoyant les intellectuels à la campagne. Moi j’y enverrai aussi volontiers les jeunes de toutes les catégories sociales de nos pays outrageusement favorisés ! Nos petits enfants verraient alors concrètement que l’électricité ce n’est pas comme la pluie, quelque chose qui ne coûte rien et qui tombe tout seul, que l’eau est une denrée rare et lourde pour laquelle tout être humain serait prêt à risquer sa vie. Ce n’est pas le courage au combat qu’il faut apprendre, ni l’usage des armes, c’est le courage de vivre tout simplement sans l’usage de notre arsenal de confort, de techniques, de luxe.
Je vous ennuie chers lecteurs ? Ok ! J’arrête !
Au tournoi en partie libre, qui se déroule dans le hall de l’Essec située au cœur de l’université de Douala, une trentaine de joueurs divisés en 5 poules. Le tournoi durera toute la journée. A chaque table un juge arbitre, et des spectateurs debout qui assistent à la partie. Les dotations fournies par Orange, nouveau sponsor, sont constituées de friandises diverses, dont certaines chocolatées ne résisteront pas à la chaleur de ma journée. Pour le tournoi un seul ODS 5 est disponible.
Notre réunion commence avec presque 2 heures de retard ! Je deviens fataliste ! Il le faut… J’en profite pour aller voir mes mails jusqu’à ce qu’une coupure d’électricité fasse tout sauter ! Les représentants des clubs ne sont pas tous présents et certains d’ailleurs, présents le matin, quitteront la réunion pour participer au tournoi l’après-midi ! Je suis outrée, et le dit à haute voix dans la salle quand la réunion est terminée. Lorsqu’on vous fait l’honneur de vous confier une responsabilité on ne la fuit pas pour aller jouer ! La vieille blanche « fée du Scrabble » va se transformer pour un moment en vieille sorcière !
C’est bien de responsabilité qu’il est question aujourd’hui. Nous parvenons sans peine à établir un regroupement des fonctions identifiées la veille, puis à dessiner un organigramme et enfin à le remplir avec des noms, acceptés à l’unanimité ! La tâche est facile aujourd’hui. La participation est excellente sans doute parce que l’ancien président n’est pas présent dans le groupe aujourd’hui. Il reste à valider à Yaoundé la semaine prochaine la proposition de bureau par un vote.
Les participants à la réunion sont satisfaits de l’animation qui au plan méthodologique leur a apporté beaucoup. Car les problèmes de carence de méthode semblent vraiment ici essentiels, aussi importants que les problèmes de non-respect des horaires. Ce serait toute une culture qu’il faudrait changer, et la tâche serait à mon avis immense. Ce n’est pas moi qui vais m’y risquer !
Personnellement, je sors très satisfaite et gratifiée de ce travail où je me suis sentie utile et qui débouche sur l’ébauche d’une fédération camerounaise de scrabble unifiée, active et pérenne. En sueur aussi !!!
Aujourd’hui, un tournoi est organisé en partie libre qui va me donner une idée de ce type de manifestation si prisée ici. Je ne jouerai pas, devant continuer l’animation du groupe restreint commencée hier. Le but est de parvenir ce soir à la proposition d’un bureau et à un appel à candidatures.
Depuis deux jours, je suis coupée de tout. Pas encore de téléphone. Pas eu le temps d’aller voir mes mails. J’espère pouvoir prendre aujourd’hui un peu de temps pour moi. En fait je suis dépendante des autres, qui me véhiculent dans la ville. Il est vrai que cela est extrêmement confortable : ne pas avoir à chercher ni un distributeur ni un cyber, ne pas avoir à marcher sous la chaleur, etc. Mais j’éprouve aussi le sentiment un peu frustrant de ne pas avoir le loisir de me confronter réellement à la ville, et de ne pas pouvoir consacrer du temps à mes besoins personnels : traîner, faire des courses, visiter Douala, etc.
La maison où je suis hébergée est tout à fait moderne et confortable, arrangée avec soin, décorée de très nombreuses fleurs artificielles. Le problème, car en Afrique il y a toujours un problème, c’est que les travaux sur la route alentour ont coupé toutes les canalisations d’eau, et que les habitants doivent se débrouiller, pour un temps tout à fait indéterminé, avec de l’eau puisée assez loin et récupérée dans des seaux. Là aussi, ils subissent. Inimaginable chez nous que l’on impose cela aux habitants d’une commune, surtout sans leur signifier combien de temps cela va durer. Car cela peut durer plusieurs mois. Les gens seraient carrément évacués !
Il y a chez ces africains une capacité à endurer qui est remarquable, et qui devrait nous apprendre beaucoup à nous occidentaux, toujours plaintifs, revendicatifs, insatisfaits de nos conditions de vie si extraordinaires quand on les compare aux conditions d’ici. Il devrait être obligatoire pour la jeunesse d’effectuer un séjour en Afrique, d’avoir à se débrouiller avec un seau d’eau pendant quelques temps ! Le service militaire, je n’aime pas beaucoup, mais la rééducation sociologique, oui, j’y crois. Mao Tse Dong s’y est essayé, en envoyant les intellectuels à la campagne. Moi j’y enverrai aussi volontiers les jeunes de toutes les catégories sociales de nos pays outrageusement favorisés ! Nos petits enfants verraient alors concrètement que l’électricité ce n’est pas comme la pluie, quelque chose qui ne coûte rien et qui tombe tout seul, que l’eau est une denrée rare et lourde pour laquelle tout être humain serait prêt à risquer sa vie. Ce n’est pas le courage au combat qu’il faut apprendre, ni l’usage des armes, c’est le courage de vivre tout simplement sans l’usage de notre arsenal de confort, de techniques, de luxe.
Je vous ennuie chers lecteurs ? Ok ! J’arrête !
Au tournoi en partie libre, qui se déroule dans le hall de l’Essec située au cœur de l’université de Douala, une trentaine de joueurs divisés en 5 poules. Le tournoi durera toute la journée. A chaque table un juge arbitre, et des spectateurs debout qui assistent à la partie. Les dotations fournies par Orange, nouveau sponsor, sont constituées de friandises diverses, dont certaines chocolatées ne résisteront pas à la chaleur de ma journée. Pour le tournoi un seul ODS 5 est disponible.
Notre réunion commence avec presque 2 heures de retard ! Je deviens fataliste ! Il le faut… J’en profite pour aller voir mes mails jusqu’à ce qu’une coupure d’électricité fasse tout sauter ! Les représentants des clubs ne sont pas tous présents et certains d’ailleurs, présents le matin, quitteront la réunion pour participer au tournoi l’après-midi ! Je suis outrée, et le dit à haute voix dans la salle quand la réunion est terminée. Lorsqu’on vous fait l’honneur de vous confier une responsabilité on ne la fuit pas pour aller jouer ! La vieille blanche « fée du Scrabble » va se transformer pour un moment en vieille sorcière !
C’est bien de responsabilité qu’il est question aujourd’hui. Nous parvenons sans peine à établir un regroupement des fonctions identifiées la veille, puis à dessiner un organigramme et enfin à le remplir avec des noms, acceptés à l’unanimité ! La tâche est facile aujourd’hui. La participation est excellente sans doute parce que l’ancien président n’est pas présent dans le groupe aujourd’hui. Il reste à valider à Yaoundé la semaine prochaine la proposition de bureau par un vote.
Les participants à la réunion sont satisfaits de l’animation qui au plan méthodologique leur a apporté beaucoup. Car les problèmes de carence de méthode semblent vraiment ici essentiels, aussi importants que les problèmes de non-respect des horaires. Ce serait toute une culture qu’il faudrait changer, et la tâche serait à mon avis immense. Ce n’est pas moi qui vais m’y risquer !
Personnellement, je sors très satisfaite et gratifiée de ce travail où je me suis sentie utile et qui débouche sur l’ébauche d’une fédération camerounaise de scrabble unifiée, active et pérenne. En sueur aussi !!!