La nuit a été confortable et bienfaisante. Nous partons en matinée sur le mont Koplo (la montagne aux tortues), qui surplombe Kpalimé et où nous nous baladons, tantôt à pied, tantôt en voiture. Le temps de réviser un peu son vocabulaire scrabblesque, avec les irokos dont j’ai déjà parlé, mais aussi le rocou qui sert à faire de la teinture rouge, l’indigo (teinture bleue), le teck, le kapokier géant, etc.. Un guide botaniste nous accompagne dans les chemins. Un petit village aux portes et aux fenêtres décorées de motifs colorés nous offre l’ombrage de son gros double figuier pour un Coca bien frais.
Je n’aurai pas le courage de descendre voir la cascade en contrebas de la route sur le coup de midi. Il y a des moments où je me sens écrasée de chaleur, bien qu’il fasse ici plus frais, et où le moindre effort physique m’est absolument impossible. Depuis mon infarctus en 1992 en plein désert saharien j’ai peur dès que je dois marcher sous une certaine température.
Les panoramas du haut du mont Koplo sont magnifiques. Si le temps était clair on pourrait voir le lac Volta, situé au Ghana, à 11 kilomètres d’ici seulement.
Sieste bienheureuse et moment de solitude très agréable cet après-midi où j’écris. Je ne suis ici que très rarement seule, pour ne pas dire que c’est presque la première fois. Les Africains aiment à rester en groupe, et me laisser leur paraît un crime de lèse-majesté. Or, cette solitude m’est aussi nécessaire que l’eau que je bois, et cet après-midi au bord de la piscine, alors que Prince et Claude s’attardent pour la sieste, je la goûte avec bonheur.
Les choses vont bien. Je viens d’apprendre ce matin que le deuxième navire arrivait à Cotonou sans retard, et que les Béninois avaient enfin obtenu une exonération totale des taxes de douane que nous pourrons utiliser. Ce document qu’il a fallu plus d’un mois à obtenir aurait dû être demandé bien avant mon arrivée. Cela aurait économisé beaucoup d’argent à la FISF. Mais l’attendre pour sortir les marchandises du port aurait aussi retardé le Rallye d’un mois et demi, ce qui est inconcevable. Si la fédération béninoise avait effectué correctement son travail de préparation cela ne serait pas arrivé.
La question se pose toujours du planning pour le reste du voyage. Claude a plus ou moins décidé semble-t-il de rentrer en Suisse. Une épidémie de méningite sévit dans le nord du Bénin et du Togo, et il n’est pas vacciné comme moi. La chaleur annoncée à partir de Ouagadougou au Burkina est bien pire que celle d’ici, qu’il a déjà du mal à supporter. Je serai donc seule pour la suite, ce qui ne me gêne en rien. On n’est jamais seul ici (malheureusement !) Prince, Olivier et Modeste feront avec moi le voyage jusqu’à Bamako. Je les aime bien tous les trois, et suis certaine que cela se passera bien entre nous.
Il faudra en revanche que je me forme un peu plus à l’animation scolaire et à l’arbitrage. Je vais en avoir l’occasion rêvée les prochains jours à Lomé puisque Claude va animer un stage réparti sur trois jours. Je vais pouvoir le suivre et m’en inspirer pour les Camerounais, les Burkinabés et les Maliens.
La question du Cameroun est toujours en suspens, mais je commence sérieusement à envisager de m’y rendre. Si le site du Ministère des Affaires étrangères français déconseille le voyage, il faut tenir compte du fait que ses « conseils aux voyageurs » sont à peu près les mêmes pour tous les pays hors continent européen : « restez chez vous ! » Les Camerounais m’ont écrit pour me dire que la situation était désormais stable, bien que sous contrôle de l’armée. Le site du journal Le Monde ne fait paraître aucun article concernant le Cameroun depuis le 28 février, signe que les choses se sont apaisées. La télévision quant à elle n’en parle plus non plus. Il me paraît enfin difficile de squeezer cette partie du voyage, non seulement pour les Camerounais eux-mêmes qui en seront lésés et qui sans doute n’ont pas besoin de cela, mais aussi pour les autres pays qui verraient tout le planning du Rallye modifié, en particulier les Guinéens et les Ivoiriens qui ont prévu de longue date leur voyage au Mali et au Burkina. Il faudra sans doute que je prenne la précaution de signaler très précisément mon arrivée et mes coordonnées téléphoniques à l’ambassade de France, au cas où. Cela devrait suffire.
La situation scrabblesque au Cameroun semble bien plus compliquée encore que la situation togolaise. J’ai là-bas deux interlocuteurs qu’il faudra unifier, contre leur volonté sans doute. Ceci sera la condition du Rallye et de la remise du matériel, que je vais un peu retarder pour me donner le temps d’observer et de comprendre la situation et les possibilités de rapprochement entre les deux camps.
Alors que j’écris au bord de cette piscine le temps est très couvert et la pluie menaçante. Une accalmie dans l’ensoleillement infernal de cette région du monde où la grande saison sèche est en train de prendre fin. Mais la saison des pluies n’est pas toujours bienfaisante non plus pour les habitants : inondations, routes impraticables, ne sont pas non plus faciles à vivre. L’Afrique, continent des extrêmes ! L’Afrique, « Comment ça va avec la douleur ? »
Je n’aurai pas le courage de descendre voir la cascade en contrebas de la route sur le coup de midi. Il y a des moments où je me sens écrasée de chaleur, bien qu’il fasse ici plus frais, et où le moindre effort physique m’est absolument impossible. Depuis mon infarctus en 1992 en plein désert saharien j’ai peur dès que je dois marcher sous une certaine température.
Les panoramas du haut du mont Koplo sont magnifiques. Si le temps était clair on pourrait voir le lac Volta, situé au Ghana, à 11 kilomètres d’ici seulement.
Sieste bienheureuse et moment de solitude très agréable cet après-midi où j’écris. Je ne suis ici que très rarement seule, pour ne pas dire que c’est presque la première fois. Les Africains aiment à rester en groupe, et me laisser leur paraît un crime de lèse-majesté. Or, cette solitude m’est aussi nécessaire que l’eau que je bois, et cet après-midi au bord de la piscine, alors que Prince et Claude s’attardent pour la sieste, je la goûte avec bonheur.
Les choses vont bien. Je viens d’apprendre ce matin que le deuxième navire arrivait à Cotonou sans retard, et que les Béninois avaient enfin obtenu une exonération totale des taxes de douane que nous pourrons utiliser. Ce document qu’il a fallu plus d’un mois à obtenir aurait dû être demandé bien avant mon arrivée. Cela aurait économisé beaucoup d’argent à la FISF. Mais l’attendre pour sortir les marchandises du port aurait aussi retardé le Rallye d’un mois et demi, ce qui est inconcevable. Si la fédération béninoise avait effectué correctement son travail de préparation cela ne serait pas arrivé.

Il faudra en revanche que je me forme un peu plus à l’animation scolaire et à l’arbitrage. Je vais en avoir l’occasion rêvée les prochains jours à Lomé puisque Claude va animer un stage réparti sur trois jours. Je vais pouvoir le suivre et m’en inspirer pour les Camerounais, les Burkinabés et les Maliens.
La question du Cameroun est toujours en suspens, mais je commence sérieusement à envisager de m’y rendre. Si le site du Ministère des Affaires étrangères français déconseille le voyage, il faut tenir compte du fait que ses « conseils aux voyageurs » sont à peu près les mêmes pour tous les pays hors continent européen : « restez chez vous ! » Les Camerounais m’ont écrit pour me dire que la situation était désormais stable, bien que sous contrôle de l’armée. Le site du journal Le Monde ne fait paraître aucun article concernant le Cameroun depuis le 28 février, signe que les choses se sont apaisées. La télévision quant à elle n’en parle plus non plus. Il me paraît enfin difficile de squeezer cette partie du voyage, non seulement pour les Camerounais eux-mêmes qui en seront lésés et qui sans doute n’ont pas besoin de cela, mais aussi pour les autres pays qui verraient tout le planning du Rallye modifié, en particulier les Guinéens et les Ivoiriens qui ont prévu de longue date leur voyage au Mali et au Burkina. Il faudra sans doute que je prenne la précaution de signaler très précisément mon arrivée et mes coordonnées téléphoniques à l’ambassade de France, au cas où. Cela devrait suffire.
La situation scrabblesque au Cameroun semble bien plus compliquée encore que la situation togolaise. J’ai là-bas deux interlocuteurs qu’il faudra unifier, contre leur volonté sans doute. Ceci sera la condition du Rallye et de la remise du matériel, que je vais un peu retarder pour me donner le temps d’observer et de comprendre la situation et les possibilités de rapprochement entre les deux camps.
Alors que j’écris au bord de cette piscine le temps est très couvert et la pluie menaçante. Une accalmie dans l’ensoleillement infernal de cette région du monde où la grande saison sèche est en train de prendre fin. Mais la saison des pluies n’est pas toujours bienfaisante non plus pour les habitants : inondations, routes impraticables, ne sont pas non plus faciles à vivre. L’Afrique, continent des extrêmes ! L’Afrique, « Comment ça va avec la douleur ? »