Galérissime journée … C’est le jour où je craque.

Le but est d’organiser la logistique pour les semaines à venir. Il faut acheminer 500 kg vers le Cameroun, 200 kg environ vers le Togo, 800 kg vers le Burkina et 1200 jusqu’à Bamako par voie aérienne ou terrestre.

Pour cela, je dois obtenir des devis des diverses solutions possibles : location de camionnette sans chauffeur, bus par lignes régulières, location avec chauffeur, transporteur, etc.. Il me faut tout dans la journée pour pouvoir organiser les choses très vite à Cotonou avant que nous ne partions pour les provinces béninoises et le Togo à partir de mardi.

La question des laisser-passer est également à régler dans la journée. Il nous faut un maximum de documents permettant qu’aux frontières aucune taxe ne nous soit réclamée. Nous avons déjà assez payé aux douanes béninoises et voulons éviter que les douanes des autres pays s’y mettent à leur tour.

Enfin, il faut envisager l’arrivée prochaine du navire Hansa Riga, prévue pour le 5 mars et qui nous apporte 250 ODS 5, 14 ordinateurs et 100 Marabout.

Se fixer de tels objectifs, qui paraissent réalisables en une journée chez nous, est complètement fou dans une ville comme Cotonou. La circulation y est difficile. Les rues ne sont absolument pas identifiées. Les réponses à nos demandes ne seront jamais immédiates, je le sais.

Maison de la Francophonie. Deux visites dans la journée pour obtenir le laisser-passer que nous a promis l’OIF.
Ambassade du Togo. Deux visites également, mais après m’avoir demandé de faire une demande écrite, ce dont je m’acquitte de façon manuscrite, immédiatement. Non, cela ne va pas !  On me demande que ce soit tapé à la machine. Il faudra revenir.
Air Cameroun. Le devis est facile à obtenir, mais nous devrons encore nous y prendre à deux fois.
Société de transit maritime du Hansa Riga. Ce ne sont pas eux qui s’occupent de la sortie du port. Autre société de transit. La personne n’est pas là avant 15 heures. Nous devons recommencer à courir après ce fameux document d’exonération que nous attendons maintenant depuis 12 jours du Ministère des Finances. C’est un cauchemar ou quoi ?
Location Avis. Les prix sont exorbitants.
Location de camionnette. On aura la réponse en soirée.
Transfert par bus. Il faut attendre le soir pour avoir un devis. On nous rappelle.

16 heures. Personne ne nous a rappelé. Rien n’est vraiment consolidé. Aucune décision ne peut être prise, et je craque. Colère mêlée à la fatigue et au découragement. Je pleure un bon coup. J’ai si chaud… Je gueule aussi, contre personne et tout le monde à la fois. Cela me fait du bien.

Quand arrive le soir, j’ai à peu près tout de même les éléments nécessaires à établir un nouveau budget tenant compte des solutions les plus économiques. Par rapport au transfert par avion dont nous avons fait établir le coût, nous pouvons nous en sortir avec la moitié moins. Quant au transport des personnes au niveau international, il faudra se contenter de la voiture de Prince, qui n’est pas dans un état formidable, mais bon. La clef ne cesse de tomber. Le moteur cale tout le temps dès qu’il y a la clim. Les sièges arrière sont défoncés. Mais il faudra faire avec, car cela coûte moitié moins cher qu’une location Avis.

Pendant cette journée si difficile, Claude entame la première tournée dans les écoles avec remise du matériel. J’avais évoqué que ce soir nous allions dîner au Novotel où se trouve une piscine. Il n’a pas déjeuné dans cette perspective. Pour ma part, je suis épuisée. Je veux finir le budget avant la fin de la journée et me mets immédiatement à sa rédaction au retour à la maison. Claude est déçu. Il a faim. Première petite scène entre nous… Rien de bien grave.