Belle explication ce matin avec Roméo. On dirait un enfant. « Pardon Madame ! » « Pardon ! ». Allez Roméo, tu es pardonné, mais la troisième fois sera la dernière.
J’ai besoin d’une explication avec le président et le vice-président de la Fédé béninoise ce soir. Sans Olivier, sans ses initiatives qu’on lui reproche comme des prises de pouvoir, nous perdrions totalement notre temps. Il est mon seul interlocuteur dans la journée pour prendre des décisions. Il consacre tout son temps au Rallye. Il a une vision globale et stratégique du projet. Je vais devoir probablement imposer de continuer la tournée avec Modeste et lui, car je ne veux pas travailler et vivre 24h sur 24 avec des gens peu impliqués, ou pas fiables, ou tout simplement que je ne connais pas. La fédération béninoise va contester ma légitimité dans ce type de décisions, mais je prends le risque de les froisser. L’efficacité du Rallye compte avant les susceptibilités personnelles.
Nous travaillons dans une atmosphère tendue de relations difficiles entre les gens, d’incertitudes permanentes, de flou. C’est sûrement ce qui est le plus désagréable. Sous leur apparente décontraction, les Africains vivent en fait dans beaucoup plus de stress qu’on le croit. Les modes de fonctionnement extrêmement hiérarchiques sont très difficiles à vivre pour ceux qui font preuve d’ambition et d’initiatives, ceux qui ont le désir de prendre des responsabilités. Les moyens dans tous les domaines sont limités. Il faut travailler dans des conditions très restreintes de confort et avec des outils non performants. S’il n’existe sans doute pas ici ce que nous appelons « le management par le stress », c’est je crois encore pire sous des formes différentes.
Cette ville est aussi par elle-même très éprouvante. Tout demande une énergie considérable. Claude et moi tentons de nous ménager une ou deux heures de sieste aux heures les plus chaudes de la journée qui sont véritablement infernales, mais cela n’est pas toujours possible.
Nous partons ce matin à Porto Novo, capitale administrative et politique du Bénin, située à environ 30 km. Des kilomètres de route sans nature, toujours bordées de baraquements, de vendeurs d’essence en bidons, d’échoppes où se vendent des objets hétéroclites. Toute cette agitation dans la véritable brume que forment les vapeurs des pots d’échappement…
A Porto Novo, le Maire qui devait nous attendre n’est pas là ! Nous croyons un moment être venus pour rien, et allons nous attabler. Nos verres encore inachevés nous sommes appelés d’urgence pour être reçus par le Directeur de Cabinet. Ce type d’audience de proximité m’a plu car elle met en relation les gens au plus près du terrain, et laisse entrevoir des possibilités futures de partenariat. Mais elle ne devrait finalement pas ressortir de notre responsabilité. Ce travail de mise en relation avec la municipalité n’avait pas à attendre notre intervention. Le Directeur du Cabinet du maire le souligne d’ailleurs bien aux scrabbleurs de la région. Et puis, si nous devions reproduire cette démarche à l’échelle de toutes les municipalités du pays, dans deux ans nous serions toujours là !
Le Scrabble n’a pas à être argumenté auprès des officiels partout où nous passons. Le jeu jouit d’une excellence réputation d’activité culturelle éducative et saine vers laquelle il est bon d’orienter les jeunes. Nous convenons que la Ligue de Ouémé Plateau, région où se trouve Porto Novo, devra déposer un dossier argumenté de demande de subvention à la municipalité et que notre interlocuteur sera notre avocat auprès du Conseil Municipal.
La visite du centre où doit se dérouler la formation animée par Claude ce week- end nous apprend que ce soir, mercredi, la salle n’est toujours pas réservée ! Personne cependant ne semble vraiment inquiet ! Nous apprenons aussi, par le responsable de la Ligue régionale, que les participants seront non pas des enseignants de la région, mais des scrabbleurs qui viennent apprendre à enseigner dans les écoles ! Olivier assure que des enseignants seront bien présents. Les responsables de la Ligue l’ignoraient ! Voilà le genre de situation dans laquelle nous sommes plongés ! Et Inch Allah pour la formation de ce week-end !
Le petit club de Scrabble que nous visitons enfin est touchant. Un vieil enseignant à la retraite, avec du matériel artisanal, anime dans le fond de sa cour quelques tables, occupées par de très jeunes scrabbleurs. Premier mot posé sur la grille ; FELLE, invariable ! J’admire ces gamins de s’intéresser à ça finalement !
C’est que le désir d’apprendre est ici très fort. Notre jeune chauffeur, Prince, est en train de se mettre au Scrabble lui aussi !
Ce soir, nouvelle réunion avec les membres du bureau, à mon initiative. L’occasion pour moi de « vider mon sac ».
J’ai besoin d’une explication avec le président et le vice-président de la Fédé béninoise ce soir. Sans Olivier, sans ses initiatives qu’on lui reproche comme des prises de pouvoir, nous perdrions totalement notre temps. Il est mon seul interlocuteur dans la journée pour prendre des décisions. Il consacre tout son temps au Rallye. Il a une vision globale et stratégique du projet. Je vais devoir probablement imposer de continuer la tournée avec Modeste et lui, car je ne veux pas travailler et vivre 24h sur 24 avec des gens peu impliqués, ou pas fiables, ou tout simplement que je ne connais pas. La fédération béninoise va contester ma légitimité dans ce type de décisions, mais je prends le risque de les froisser. L’efficacité du Rallye compte avant les susceptibilités personnelles.
Nous travaillons dans une atmosphère tendue de relations difficiles entre les gens, d’incertitudes permanentes, de flou. C’est sûrement ce qui est le plus désagréable. Sous leur apparente décontraction, les Africains vivent en fait dans beaucoup plus de stress qu’on le croit. Les modes de fonctionnement extrêmement hiérarchiques sont très difficiles à vivre pour ceux qui font preuve d’ambition et d’initiatives, ceux qui ont le désir de prendre des responsabilités. Les moyens dans tous les domaines sont limités. Il faut travailler dans des conditions très restreintes de confort et avec des outils non performants. S’il n’existe sans doute pas ici ce que nous appelons « le management par le stress », c’est je crois encore pire sous des formes différentes.
Cette ville est aussi par elle-même très éprouvante. Tout demande une énergie considérable. Claude et moi tentons de nous ménager une ou deux heures de sieste aux heures les plus chaudes de la journée qui sont véritablement infernales, mais cela n’est pas toujours possible.

A Porto Novo, le Maire qui devait nous attendre n’est pas là ! Nous croyons un moment être venus pour rien, et allons nous attabler. Nos verres encore inachevés nous sommes appelés d’urgence pour être reçus par le Directeur de Cabinet. Ce type d’audience de proximité m’a plu car elle met en relation les gens au plus près du terrain, et laisse entrevoir des possibilités futures de partenariat. Mais elle ne devrait finalement pas ressortir de notre responsabilité. Ce travail de mise en relation avec la municipalité n’avait pas à attendre notre intervention. Le Directeur du Cabinet du maire le souligne d’ailleurs bien aux scrabbleurs de la région. Et puis, si nous devions reproduire cette démarche à l’échelle de toutes les municipalités du pays, dans deux ans nous serions toujours là !
Le Scrabble n’a pas à être argumenté auprès des officiels partout où nous passons. Le jeu jouit d’une excellence réputation d’activité culturelle éducative et saine vers laquelle il est bon d’orienter les jeunes. Nous convenons que la Ligue de Ouémé Plateau, région où se trouve Porto Novo, devra déposer un dossier argumenté de demande de subvention à la municipalité et que notre interlocuteur sera notre avocat auprès du Conseil Municipal.
La visite du centre où doit se dérouler la formation animée par Claude ce week- end nous apprend que ce soir, mercredi, la salle n’est toujours pas réservée ! Personne cependant ne semble vraiment inquiet ! Nous apprenons aussi, par le responsable de la Ligue régionale, que les participants seront non pas des enseignants de la région, mais des scrabbleurs qui viennent apprendre à enseigner dans les écoles ! Olivier assure que des enseignants seront bien présents. Les responsables de la Ligue l’ignoraient ! Voilà le genre de situation dans laquelle nous sommes plongés ! Et Inch Allah pour la formation de ce week-end !

C’est que le désir d’apprendre est ici très fort. Notre jeune chauffeur, Prince, est en train de se mettre au Scrabble lui aussi !
Ce soir, nouvelle réunion avec les membres du bureau, à mon initiative. L’occasion pour moi de « vider mon sac ».