Déjà 4 jours que je suis là, et les choses n’ont pas beaucoup avancé. Je m’impatiente un peu et commence à être inquiète. Je passe en fait des journées à attendre, attendre qu’on rappelle, que tout le monde soit là, qu’il y ait du réseau pour téléphoner, que l’électricité se rétablisse, que le chauffeur soit disponible… C’est difficile pour moi, comme probablement cela le serait pour n’importe lequel des européens que nous sommes.
Hier soir, grande discussion en tête à tête avec Thierry, qui a l’avantage d’être belge et de vivre ici depuis des années. Il m’explique, il me rassure, il me conseille. Tout ce temps perdu, c’est sûrement le prix à payer pour être ici. C’est probablement aussi la phase la plus difficile du Rallye, celle de son démarrage. Dès que nous aurons le matériel, je commencerai à me sentir plus opérationnelle. Claude va j’espère m’aider à être patiente, ce qui n’est pas, loin de là, ma qualité première !
Quand je regarde le planning établi par la fédé béninoise, je me rends compte qu’il faut attendre encore 9 jours avant de partir faire la tournée dans les régions. Cela ne va pas. Je me sens coincée dans cette ville. J’en parle à Claude dès son arrivée demain soir de façon à nous libérer pour aller nous balader.
La question du dédouanement et de la rencontre avec le Ministre de tutelle n’est toujours pas réglée à cette heure. Et après ? Comment allons-nous transporter le matériel ?
Ce matin le chauffeur arrive à 7h30. Nous devons nous rendre à la compagnie maritime puis faire une très belle balade : village lacustre, route des esclaves… A 8 heures, le chauffeur est rappelé par le Ministère qui fait passer, par je ne sais quel canal téléphonique compliqué, l’info que la voiture nous est retirée ! La Directrice des Loisirs est furieuse, et exige le passage immédiat de Gustave, le vice-Président avec lequel elle est en relation. Mais Gustave n’est pas là. Il a été à un enterrement familial durant la nuit. Modeste qui est avec moi depuis l’aube reçoit ensuite l’information suivante : La Directrice des Loisirs veut immédiatement un planning de notre tournée indiquant les régions précises où nous allons nous rendre. Je me dis qu’il est facile de le faire, et m’étonne qu’elle ne le possède pas déjà. Modeste et moi rédigeons le document, prenons des motos taxis en vitesse, et nous rendons au Ministère, où finalement Gustave nous rejoint. Là, sorte de psychodrame entre tous les participants ! Gustave croit que nous passons au-dessus de lui et demande une réunion du bureau pour valider notre planning. La Directrice des Loisirs est épuisée par ce projet et se sent remise en cause. Le ton monte entre Gustave et elle…
Il faut quelques heures enfin pour que les choses s’apaisent. Le déjeuner avec Gustave, outre qu’il me permet de déguster une délicieuse salade, est l’occasion de s’expliquer. L’occasion aussi de comprendre que si le véhicule nous a été retiré, c’est que le chauffeur est allé se plaindre au Ministère du fait que nous l’exploitions, raison pour laquelle il avait disparu toute la nuit avec le 4X4. Sacré Expédit (c’est son nom), qu’as-tu fait cette nuit ? Nous t’avons pourtant libéré hier à 16 heures !
La question du mensonge a une importance très grande ici, me semble t-il. Tout le monde soupçonne l’autre de mentir, avec beaucoup de conviction, et inversement, si bien qu’il est très difficile de définir qui dit le plus vrai ou le plus faux !
Dans cette affaire, absolument épuisante, par 30° surtout, j’apprends beaucoup. J’apprends que je dois m’assurer de tout, que rien n’est acquis, que si nous voulons avancer nous devons foncer, foncer au-delà des contradictions entre les gens, au-delà des lourdeurs administratives, au-delà des procédures habituelles de travail, au-delà des questions de pouvoir. Je dois à la fois m’appuyer sur mes interlocuteurs africains et sur leurs structures, mais aussi me montrer autonome et ne pas me laisser bouffer par l’ensemble des parasites qui empoisonnent leur propre vie.
L’après-midi nous apprend une bonne nouvelle : le navire est finalement arrivé le 12 comme prévu ! Je ne comprends pas grand-chose non plus à ces histoires de bateau, dont les dates de départ comme d’arrivée, changent tout le temps. Il est donc là, et nous devrions avoir la marchandise le 18 pour effectuer la répartition. Il s’avère que la question de la douane est probablement plus simple que ce que croyaient mes amis africains. Mes lettres de donation devraient suffire à exonérer de taxes une bonne partie du matériel.
Deux mots enfin pour parler de Modeste, qui m’accompagne partout, veille sur moi. Il a une vingtaine d’années et est étudiant en sociologie. Modeste est calme, et dit sans cesse « bon, ce n’est pas grave ! », ce qui me fait beaucoup rire ! Il est très impliqué dans notre projet, et y consacre énormément d’énergie. Il est d’une compagnie très agréable et a le sens de l’efficacité. Il fait tout pour me faciliter la vie, et je lui prête mon DupliTop pendant les longues heures d’attente en échange ! Heureusement que Modeste est là !
Quant au personnage de Gustave, avocat dans la vraie vie et vice-président de la fédé béninoise, il est inoubliable ! Il gère un millier de choses à la fois, sans cesse pendu à son portable qui le harcèle ! Pauvre Gustave !
Hier soir, grande discussion en tête à tête avec Thierry, qui a l’avantage d’être belge et de vivre ici depuis des années. Il m’explique, il me rassure, il me conseille. Tout ce temps perdu, c’est sûrement le prix à payer pour être ici. C’est probablement aussi la phase la plus difficile du Rallye, celle de son démarrage. Dès que nous aurons le matériel, je commencerai à me sentir plus opérationnelle. Claude va j’espère m’aider à être patiente, ce qui n’est pas, loin de là, ma qualité première !
Quand je regarde le planning établi par la fédé béninoise, je me rends compte qu’il faut attendre encore 9 jours avant de partir faire la tournée dans les régions. Cela ne va pas. Je me sens coincée dans cette ville. J’en parle à Claude dès son arrivée demain soir de façon à nous libérer pour aller nous balader.
La question du dédouanement et de la rencontre avec le Ministre de tutelle n’est toujours pas réglée à cette heure. Et après ? Comment allons-nous transporter le matériel ?
Ce matin le chauffeur arrive à 7h30. Nous devons nous rendre à la compagnie maritime puis faire une très belle balade : village lacustre, route des esclaves… A 8 heures, le chauffeur est rappelé par le Ministère qui fait passer, par je ne sais quel canal téléphonique compliqué, l’info que la voiture nous est retirée ! La Directrice des Loisirs est furieuse, et exige le passage immédiat de Gustave, le vice-Président avec lequel elle est en relation. Mais Gustave n’est pas là. Il a été à un enterrement familial durant la nuit. Modeste qui est avec moi depuis l’aube reçoit ensuite l’information suivante : La Directrice des Loisirs veut immédiatement un planning de notre tournée indiquant les régions précises où nous allons nous rendre. Je me dis qu’il est facile de le faire, et m’étonne qu’elle ne le possède pas déjà. Modeste et moi rédigeons le document, prenons des motos taxis en vitesse, et nous rendons au Ministère, où finalement Gustave nous rejoint. Là, sorte de psychodrame entre tous les participants ! Gustave croit que nous passons au-dessus de lui et demande une réunion du bureau pour valider notre planning. La Directrice des Loisirs est épuisée par ce projet et se sent remise en cause. Le ton monte entre Gustave et elle…
Il faut quelques heures enfin pour que les choses s’apaisent. Le déjeuner avec Gustave, outre qu’il me permet de déguster une délicieuse salade, est l’occasion de s’expliquer. L’occasion aussi de comprendre que si le véhicule nous a été retiré, c’est que le chauffeur est allé se plaindre au Ministère du fait que nous l’exploitions, raison pour laquelle il avait disparu toute la nuit avec le 4X4. Sacré Expédit (c’est son nom), qu’as-tu fait cette nuit ? Nous t’avons pourtant libéré hier à 16 heures !
La question du mensonge a une importance très grande ici, me semble t-il. Tout le monde soupçonne l’autre de mentir, avec beaucoup de conviction, et inversement, si bien qu’il est très difficile de définir qui dit le plus vrai ou le plus faux !
Dans cette affaire, absolument épuisante, par 30° surtout, j’apprends beaucoup. J’apprends que je dois m’assurer de tout, que rien n’est acquis, que si nous voulons avancer nous devons foncer, foncer au-delà des contradictions entre les gens, au-delà des lourdeurs administratives, au-delà des procédures habituelles de travail, au-delà des questions de pouvoir. Je dois à la fois m’appuyer sur mes interlocuteurs africains et sur leurs structures, mais aussi me montrer autonome et ne pas me laisser bouffer par l’ensemble des parasites qui empoisonnent leur propre vie.
L’après-midi nous apprend une bonne nouvelle : le navire est finalement arrivé le 12 comme prévu ! Je ne comprends pas grand-chose non plus à ces histoires de bateau, dont les dates de départ comme d’arrivée, changent tout le temps. Il est donc là, et nous devrions avoir la marchandise le 18 pour effectuer la répartition. Il s’avère que la question de la douane est probablement plus simple que ce que croyaient mes amis africains. Mes lettres de donation devraient suffire à exonérer de taxes une bonne partie du matériel.
Deux mots enfin pour parler de Modeste, qui m’accompagne partout, veille sur moi. Il a une vingtaine d’années et est étudiant en sociologie. Modeste est calme, et dit sans cesse « bon, ce n’est pas grave ! », ce qui me fait beaucoup rire ! Il est très impliqué dans notre projet, et y consacre énormément d’énergie. Il est d’une compagnie très agréable et a le sens de l’efficacité. Il fait tout pour me faciliter la vie, et je lui prête mon DupliTop pendant les longues heures d’attente en échange ! Heureusement que Modeste est là !
Quant au personnage de Gustave, avocat dans la vraie vie et vice-président de la fédé béninoise, il est inoubliable ! Il gère un millier de choses à la fois, sans cesse pendu à son portable qui le harcèle ! Pauvre Gustave !